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Bernache cravant (Branta bernicla)
Fig. 1 - Luc Hoogenstein (Saxifraga)
Fig. 1
Fig. 2 - Source :Green, M. 1998.
Fig. 2

Populations et aire de reproduction

*Mondiale
Se reproduit dans l’Arctique circumpolaire :
-Branta b. bernicla le long des côtes de la Sibérie occidentale jusqu’à la Péninsule du Taïmyr, la population mondiale était estimée à 200 000 individus en 2006,
-Branta b. hrota au Groenland, au Spitzberg et dans l’Arctique canadien, population estimée à 215 000 individus en 2006,
-Branta b. nigricans, du nord-est de la Sibérie jusqu’en Alaska, population estimée à 140 000 individus (Jiguet 2005, Wetlands International 2007).

*En France
Ne se reproduit pas en France.

*Tendances
Après une nette augmentation de 1960 à 1990, la sous-espèce nominale connaît depuis lors un important déclin (314 000 individus en 1990) causé par un succès reproducteur moindre (Wetlands International 2007). Ce déclin ne se fait pas ressentir au sein de la population hivernante française, stable depuis 1990 (Jiguet 2005).

Aire d’hivernage

*Mondiale
Branta b. bernicla hiverne du Danemark à la France.
Branta b. hrota : les populations Groenlandaises hivernent en Irlande, les populations du Spitzberg au Danemark et en Angleterre et les populations canadiennes (180000 individus) le long de la côte atlantique américaine, ainsi qu’en Irlande pour les plus orientales.
Branta b. nigricans : hiverne le long de la côte pacifique des Etats-Unis et du Mexique, et en faible nombre le long des côtes Asiatiques.
Chez cette espèce, les individus sont très fidèles à leurs sites d’hivernage.

*En France
Les trois sous-espèces sont présentes en France, mais l’une d’elle (nigricans) y est occasionnelle, à raison d’une dizaine d’hivernants chaque année.
La Bernache cravant à ventre pâle (hrota) hiverne en faible nombre (400-600 individus) dans le Cotentin depuis les années 1960 (Dubois et al. 2001).
La Bernache cravant à ventre sombre (bernicla) hiverne en nombre important sur le littoral atlantique de la France (principalement : Golfe du Morbihan, îles de Noirmoutier, Ré et Oléron, Bassin d’Arcachon) : 96 000 individus en moyenne, soit 30 à 40% de la population mondiale de la sous-espèce (Deceuninck et al. 2002).

MIGRATION

Type de vol
Vol battu exclusif, le plus souvent en formation (ligne, V ou U), la formation en U étant la plus fréquente (Alerstam et al. 1990)

Météorologie
Les suivis télémétriques lors de la migration prénuptiale montrent que tous les oiseaux utilisent préférentiellement les jours de vent arrière pour reprendre leur migration (Green et al. 2002). La migration est retardée les années où les vents de face prédominent (Green 1998).

Heure
La migration peut être diurne ou nocturne (Wernham et al. 2002), les passages détectés au radar en Suède s’avérant particulièrement intenses autour de minuit (Green 2004).

Altitude de vol
Généralement assez bas, mais peut fréquemment voler à des altitudes comprises entre 100 et 400 m, très rarement plus haut (Alerstam et al. 1990). Johnson et al. (1975) rapportent que 74 % des oiseaux volent à quelques mètres au-dessus du sol, rares étant ceux qui dépassent les 100 m d’altitude.
Il est probable que les oiseaux en migration nocturne volent plus haut : l’altitude moyenne des oiseaux détectés au radar était d’environ 300 m en Suède, avec un record à 676 m (Green 2004).

Groupes
Migre en groupe, parfois plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’individus à la suite.
Une étude menée sur la migration active de la Bernache à ventre pâle en Islande en automne (Alerstam et al. 1990) indique une moyenne de 42 oiseaux par groupe et un maximum de 150 ; les groupes sont souvent plus importants lors de la migration de printemps.
Une étude radar sur la migration de la Bernache à ventre sombre en Suède au printemps (Green 2004) révèle des groupes allant de 4 individus à 9 000 individus, pour une médiane de 300.

Vitesse
En migration, les enregistrements des oiseaux suivis par télémétrie indiquent qu’ils migraient à une vitesse variant de 58 km/h à 109 km/h (vitesse de vol moyen : 70 km/h). Cependant, au vu de la distance quotidienne parcourue, en prenant en compte les courtes haltes, la vitesse moyenne est de l’ordre de 32 km/h (Green et al. 2002).

Âge-ratio
Les familles avec des jeunes tendent à arriver plus tard en automne, et à migrer plus au sud et à l’ouest vers le milieu de l’hiver ; les familles restent formées tout l’hiver, se séparant à l’approche de la migration prénuptiale (Lambeck 1990, Reed 1993) ; au printemps, les jeunes et les non nicheurs sont généralement les plus tardifs (Summers et al 1996).

Durée et distance
Les suivis télémétriques d’oiseaux hivernants aux Pays-Bas ont mis en évidence une distance de migration allant de 4139 km à 5186 km, pour une durée moyenne de 42 jours (Green et al. 2002). Le plus long vol direct enregistré (sans effectuer de halte) fut de 1331 km, ce qui signifie un vol ininterrompu durant 14h à 19h (la longueur moyenne des étapes étant de l’ordre de 450 km). Le vol actif (70 km/h en moyenne) n’occupe que 7% du temps de la migration (et seulement 4% si l’on compte le temps dévolu à la constitution de réserves énergétiques en mer des Wadden) (Green et al. 2002).

Haltes migratoires
Lors de la migration prénuptiale, les oiseaux font en moyenne 15 haltes (mais seulement 4 de plus de 48h). La plus grande halte effectuée par l’un des 8 oiseaux suivis par télémétrie fut de 17 jours. Les longues haltes (plus de 48h) représentent 79% des 42 jours de migration (et les courtes haltes, 14%). Ce temps de halte très long, par rapport notamment aux rapaces, s’explique par le besoin énergétique accru des oiseaux migrant avec un vol battu. Curieusement, les courtes haltes ne sont pas exploitées pour s’alimenter, car souvent effectuées dans des sites peu favorables. Il est possible qu’il s’agisse plutôt d’un besoin de réhydratation, les Bernaches cravants étant capable d’utiliser l’eau de mer pour cela. Les courtes haltes sont sinon effectuées probablement pour rechercher des sites potentiellement favorables pour une longue halte (Green et al. 2002). Pour la Bernache à ventre pâle, la halte effectuée en Islande est d’importance particulière, permettant de s’alimenter avant et après la traversée de la mer du Groenland et des calottes glaciaires (Gudmunsson et al. 1995).

Trajet migratoire
Le trajet migratoire de la Bernache cravant à ventre sombre est bien connu, et s’effectue sur un front très étroit, de préférence en longeant des côtes (jamais à l’intérieur des terres en France). Ainsi, au printemps, presque tous les individus passent par Lund, en Scanie, puis par le sud de la Finlande.
Green et al. 2002 ont montré (v. fig. ci-contre) que les oiseaux n’empruntaient pas le trajet le plus court, conservant un trajet suivant les loxodromes : ils effectuent ainsi un détour d’environ 700 km. Ce détour leur permet cependant de trouver des lieux de haltes où reconstituer leurs réserves.
La Bernache cravant à ventre pâle traverse le sud du Groenland jusqu’à l’Irlande, la majeure partie de la population (si ce n’est toute) faisant une halte de 2-3 semaines dans l’ouest de l’Islande en mai et en septembre.

Passage postnuptial
En France, les premiers oiseaux arrivent dès le début septembre, le passage débutant réellement à la mi-septembre.
Au Clipon, Nord, où environ 5 000 oiseaux passaient chaque automne ces dernières années (mais un passage exceptionnel de 16 763 individus en 2002), le pic du passage varie fortement d’une année à l’autre : 2nde décade d’octobre en 2000, 1ère décade de novembre en 2001, 1ère décade d’octobre en 2002. Le passage s’y poursuit jusqu’à la mi-décembre.
Au Cap Ferret, Gironde (environ 3 500 oiseaux par automne), le passage culmine lors de la première décade de novembre.

Passage prénuptial
Les Bernaches cravants à ventre sombre quittent les sites d’hivernage français majoritairement en février (Dubois et al. 2001) ; on les observe passer en grand nombre en mars le long des côtes du Nord de la France (plus de 15 000 en mars 2005 au Cap Gris Nez). Elles forment de grands rassemblements dans la mer des Wadden (Pays-Bas, Allemagne et Danemark) en avril-mai, puis passent le long des côtes suédoises et finlandaises (principalement lors de la dernière décade de mai) jusqu’à la halte principale suivante, en mer Blanche, où elles s’arrêtent 2 à 3 semaines (Cramp & Simmons 1977, Green 1998). La majeure partie des bernaches arrivent sur leurs sites de reproduction entre le 10 et le 20 juin (Spaans et al. 1998).

Records journaliers
-8836 le 12 mars 2005 au Cap Gris Nez
-5589 le 6 octobre 2002 au Clipon

Statut juridique

Espèce protégée, inscrite sur l’annexe 2.2 de la directive Oiseaux.
UICN : Préoccupation mineure (LC).

Menaces liées à l’homme

Chasse
Marées noires

Bibliographie

Alerstam, T., Gudmundsson, G.A., Jönsson, P.E., Karlsson, J., Lindstrom, A. 1990. Orientation, migration routes, and flight behaviour of knots, turnstones, and brant geese departing from Iceland in spring. Arctic 43:201–214
Cramp, S. & Simmons, K.E.L., eds. 1977. Birds of the Western Palearctic, Vol. 1. Oxford: Oxford University Press.
Deceuninck, B., Dronneau, C., Kérautret, L. & Mahéo, R. 2002. Dénombrement des anatidés et foulques hivernant en France en janvier 2001. Ornithos 9(3) : 89-100.
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. 2001. Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Green, M. 1998. Spring migration of Barnacle Goose Branta leucopsis and Dark-bellied Brent Goose Branta bernicla bernicla over Sweden. Ornis Svecica 8: 103–123.
Green M. 2004. Flying with the wind – spring migration of Arctic-breeding waders and geese over South Sweden. Ardea 92(2): 145-160.
Green, M., Alerstam, T., Clausen, P., Drent, R. & Ebbinge, B.S. (2002). Dark-bellied Brent Geese Branta bernicla bernicla, as recorded by satellite telemetry, do not minimize flight distance during spring migration. Ibis 144, 106-121.
Gudmundsson, G. A., Benvenuti, S., Alerstam, T., Papi, F., Lilliendahl, S. and Akesson, S. 1995. Examining the limits of flight and orientation performance: satellite tracking of Brent Geese migrating across the Greenland ice-cap – Proc. R. Soc. Lond. B 261: 73–79.
Jiguet, F. 2005. Statut et identification des Bernaches cravants Branta bernicla en France. Ornithos 12-6 : 335-346.
Johnson, S.R., Adams, W.J., and Morrell, M.R. 1975. The birds of the Beaufort Sea. Edmonton: LGL Limited. 310 p.
Lambeck R.D. 1990 Differences in migratory pattern and habitat choice between social classes of the Brent Goose Branta bernicla bernicla. ARDEA 78 (3) : 426 - 440.
Reed, A. 1993. Duration of family bonds in Pacific coast Brent Geese Branta bernicla. Wildfowl 44: 33–38.
Spaans, B., Blijleven, H.J., Popov, I.U., Rykhlikova, M.E. & Ebbinge, B.S. 1998. Dark-bellied Brent Geese Branta bernicla bernicla forego breeding when Arctic Foxes Alopex lagopus are present during nest initiation. Ardea 86: 11–20.
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Movements of the birds of Britain and Ireland. British trust for Ornithology. London.
Wetlands International. 2006. Waterbird Population Estimates – Fourth Edition.
Wetlands International, Wageningen, The Netherlands

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