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Puffin fuligineux (Puffinus griseus)
Fig. 1
Fig. 1
Fig. 2 - Source : Schaffer et al. 2006
Fig. 2

Populations et aire de reproduction

*Mondiale
Abondant dans l’océan Pacifique où les colonies sont situées sur les îles au large de la Nouvelle-Zélande, du Chili et de l’Australie. On y estime plusieurs millions de couples, principalement au large de la Nouvelle-Zélande. Dans l’Atlantique, on trouve des colonies au large du Cap Horn et des îles Malouines.
La population mondiale est de l’ordre de plusieurs millions de couples, ce qui en fait l’un des oiseaux de mer les plus abondants du monde (Brooke 2004).

*En France
Ne se reproduit pas en France.

*Tendances
Un déclin sévère a été signalé par plusieurs auteurs dans le Pacifique, notamment une chute de 90% des oiseaux estivants au large de l’ouest de l’Amérique du Nord (soit 4 millions d’oiseaux en moins) entre 1987 et 1994 (Veit et al. 1997). Il est probable que ce déclin soit à relier à l’augmentation de la température de l’océan et au déclin consécutif important du zooplancton. Les rares suivis à long terme effectués sur certaines colonies confirment ce grand déclin.

Aire d’hivernage

*Mondiale
La grande majorité des oiseaux hiverne dans le Pacifique Nord lors de l’été boréal, au-dessus de 30° N, entre Japon et Amérique du Nord. Une partie beaucoup plus faible des oiseaux passe l’hiver austral dans l’Atlantique Nord, à des latitudes semble-t-il assez élevées (plus élevées, par exemple, que le Puffin majeur).

*En France
Uniquement de passage en France, mais quelques observations ont parfois lieu entre janvier et juin (durant l’automne et l’hiver austral).

MIGRATION

Type de vol
Vol battu avec alternance de planés les ailes presque à la verticale (exposant alors simultanément le dessous ou le dessus des deux ailes), généralement proche de la surface de l’eau.

Météorologie
Pour parcourir les distances quotidiennes évoquées plus loin lors de la migration dans le Pacifique, les Puffins ont un trajet migratoire en « huit » destiné à utiliser au mieux les vents résultant de l’activité de la force de Coriolis : ils débutent leur migration vers l’est en utilisant les vents d’ouest ; se réorientent nord-ouest là où les vents dominants sont passés à l’est ; ils redescendent ensuite vers le sud-ouest en utilisant de nouveau les vents d’est (Schaffer et al. 2006).

Altitude de vol
Ne s’élève guère à plus de quelques mètres dans les airs ; par contre, a été mesuré en plongée jusqu’à 68 m de profondeur ! (Schaffer et al. 2006).

Groupes
Le plus souvent observé seul ou par deux, ou en petits groupes d’oiseaux se suivant assez près.

Durée et distance
Dans le Pacifique, le cycle migratoire annuel complet (boucle aller-retour) s’effectue en moyenne sur 64 437 km, certains individus dépassant semble-t-il 70000 km (Schaffer et al. 2006). Il s’agit pour l’instant de la plus grande migration connue, devant la Sterne arctique (qui n’a encore jamais été équipé d’émetteurs satellites).
Durant la première phase de la migration, plein est, les Puffins fuligineux parcourent en moyenne 536 km par jour ; ils s’orientent ensuite nord-ouest et parcourent alors en moyenne 910 km par jour (record : 1096 km en une journée) ; lors de la migration de retour, 837 km sont parcourus en moyenne par jour ; dans tous les cas, l’oiseau utilise des vents arrières pour parcourir de telles distances quotidiennes (Schaffer et al. 2006).
L’ensemble de la migration (depuis le départ des lieux de reproduction jusqu’au retour) dure en moyenne 198 jours.

Trajet migratoire
Les populations du Pacifique Sud migrent vers le Pacifique Nord durant l’été boréal, entre le Japon et l’Amérique du Nord, selon un trajet assez complexe, formant un « huit » (voir figure ci-contre), probablement influencé par la force de Coriolis (Schaffer et al. 2006).
Il est probable qu’un tel « huit » soit également effectué dans l’océan Atlantique, les oiseaux quittant les colonies sud-américaines vers le nord-est, aidés par les vents dominants, puis se rapprochent ensuite de la côte ouest de l’Atlantique, jusqu’aux sites de mue riches en alimentation de l’Atlantique NO ; ils redescendent en automne vers leurs colonies en longeant les côtes nord-est de l’Atlantique, puis retraversent l’océan vers l’Amérique du Sud.
En France, l’espèce passe chaque automne en petit nombre par la mer du Nord et la Manche (maxima annuels de l’ordre de 800 oiseaux au Clipon, au Cap Gris Nez et à Gatteville) ; l’espèce passe en plus grand nombre au large de la pointe Bretagne, notamment depuis l’île d’Ouessant et la pointe de Brignogan (1149 en septembre 1998 sur ce dernier site, Crouzier & Dubois 1999).

Passage d’automne boréal
Dans le Pacifique, la migration vers le Sud (en fait la migration prénuptiale) a lieu de septembre à décembre, les oiseaux atteignant les colonies dès le mois de novembre. Parmi les oiseaux suivis par satellite, le franchissement de l’équateur s’est fait à des dates très proches : entre le 2 et le 12 octobre pour les 19 oiseaux (Schaffer et al. 2006).
Dans l’Atlantique Est, et plus particulièrement le long des côtes françaises, le passage s’étale de la mi-août à la mi-novembre, culminant généralement à la fin septembre ou au début d’octobre ; de très rares données jusqu’en décembre (Dubois et al. 2001). Au Clipon, le top-jour a presque toujours lieu lors de la dernière décade de septembre ou de la première d’octobre.

Passage de printemps boréal
Dans le Pacifique, la migration vers le Nord (en fait la migration postnuptiale) a lieu de mars à mai. Il en est probablement de même le long de l’Atlantique ouest.

Records
-2000 en 3 jours (du 30 septembre au 2 octobre 1977) au Cap Gris-Nez
-1109 le 28 septembre 2005 au Cap Gris Nez
-557 (en 8 h) le 4 octobre 2006 et 459 (en 5h25) le 16 septembre 1985 à Ouessant
-363 le 22 septembre 2002 au Clipon (record du site)

Statut juridique

Espèce protégée.
UICN : Récemment passée de Préoccupation mineure (LC) à quasi-menacé (NT).

Menaces liées à l’homme

Variations climatiques, en particulier les phénomènes el Nino, le réchauffement de l’océan Pacifique entraînant de fortes chutes d’abondance du zooplancton (Veit et al. 1996).
Captures incidentes dans les pêcheries (principalement les pêcheries de saumon et de calmars) : Uhlmann (2003) estime à plusieurs millions de Puffins fuligineux ayant péri durant les cinquante dernières années dans le Pacifique.
La chasse par certaines populations locales (par ex. les Rakyura Maori sur les îles Titi)
L’introduction de rats sur les îles où l’espèce se reproduit

Bibliographie

Brooke, M. 2004. Albatrosses and Petrels Across the World (Oxford Univ. Press, Oxford).
Crouzier, P. & Dubois, P.J. 1999. Points chauds : Brignogan (Finistère), un site de seawatching remarquable. Ornithos 6-3 : 125-130.
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. (2001). Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Shaffer, S.A., Tremblay, Y., Weimerskirch, H., Scott, D., Thompson, D.R., Sagar, P.M., Moller, H.,
Spear, L.B. & Ainley, D.G. 1999. Migration routes of Sooty Shearwaters in the Pacific Ocean. The Condor 101: 205-218.
Taylor, G.A., Foley, D.G., Block, B.A., and Costa, D.P. 2006. Migratory shearwaters integrate oceanic resources across the Pacific Ocean in an endless summer. Proceedings of the National Academy of Science 103(34): 12799-12802.
Veit, R.R., McGowan, J.A., Ainley, D.G., Wahl, T.R., Pyle, P. (1997). Apex marine predator declines ninety percent in associa-. tion with changing oceanic climate. Glob.Change Biol. 3: 23–28.
Uhlmann, S. 2003. Fisheries bycatch mortalities of Sooty Shearwaters (Puffinus griseus) and Short-tailed Shearwaters (P. tenuirostris). Doc Science International Series 92.Department of Conservation, Wellington. 55p.

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