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Pipit des arbres (Anthus trivialis)
Fig. 1 - Piet Munsterman (Saxifraga)
Fig. 1

Pipit des arbres, Anthus trivialis (Linné, 1758)

Classification (Ordre, Famille) : Passériformes, Motacillidés

Description de l’espèce

De la taille d’un moineau, le Pipit des arbres est le plus arboricole des Pipits présents en France. Son plumage, de couleur assez terne ne présente pas de signes très particuliers, sinon des rémiges externes blanches et bien visibles à l’envol.

La coloration du dos est chamois fauve finement rayé. Le dessous est plus clair, d’un beige à chamois clair fortement rayé de marron foncé. Lorsque les ailes sont pliées, on peut voir les moyennes couvertures foncées surmontées d’une fine barre alaire. Le sourcil est large et crème et les lores sont noires. Les pattes sont de couleur chair et l’ongle postérieur est court.

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel marqué chez le Pipit des arbres.

Le jeune de l’année est plus fortement strié, tant sur le dessus que sur le dessous, lui donnant un aspect plus foncé que l’adulte.

La mue prénuptiale a lieu entre janvier et mars. Elle est partielle, ne concernant que les plumes de couverture. La mue postnuptiale des mâles commence dès juin, mais le plus souvent en juillet, soit quelques semaines avant les femelles, qui ne l’entreprennent qu’une fois la reproduction terminée. Elle s’étend jusqu’en août à mi-septembre chez les mâles, jusqu’à la mi-août à début octobre chez les femelles. Les juvéniles présentent une mue partielle dont la durée et la chronologie dépendent de la date d’envol, le plus souvent entre la mi-juillet et la mi-août.

Le chant du Pipit des arbres est plus puissant que celui des autres pipits. C’est une phrase assez brève composée de trilles brefs alternant des crescendo et décrescendo. L’oiseau émet son chant d’un perchoir situé sur un arbre isolé, en lisière ou en vol. Son chant en vol est plus développé (Panovet al., 2006), présentant des trilles caractéristiques en finale. Il chante parfois sur le sol ou perché à faible hauteur sur une branche tombée ou un petit buisson. Le chant se fait entendre de fin avril à juillet. Les cris de l’espèce, entendus notamment lors des déplacements migratoires, sont très caractéristiques, rappelant un bruit de « décharge électrique » (Tous les oiseaux d’Europe, J-C ROCHE, CD 3/ plage 50).

Longueur totale du corps : 15 cm. Poids : entre 18 et 29 g.

Difficultés d’identification (similitudes)

Il y a de réels risques de confusion du Pipit des arbres avec les autres Pipits présents en France. Il ressemble surtout au Pipit farlouse (Anthus pratensis) de même taille, mais son corps est légèrement plus rond et son bec plus épais. Ses pattes sont plus roses et son plumage plus vif. Vu de près, on distingue l’ongle postérieur du Pipit farlouse qui est très long et non pas crochu comme chez le Pipit des arbres. Le Pipit des arbres présente un comportement beaucoup plus arboricole que le Pipit farlouse. Ce dernier se tient l’essentiel du temps au sol. Le comportement, les cris et les chants sont très différents et constituent sur le terrain les meilleurs moyens d’identification de l’espèce.

Les Pipits spioncelle (A. spinoletta), maritime (A. maritima) et rousseline (A. campestris) sont de taille supérieure et de coloration différente. Les deux premiers sont plus foncés et ont les pattes noires, le troisième est plus clair et de livrée plus uniforme. Ils ne partagent pas les mêmes habitats.

Répartition géographique

Trois sous-espèces sont reconnues dans l’aire de répartition du Pipit des arbres qui couvre l’essentiel de l’Europe, le nord de la Turquie et la Sibérie. Essentiellement présent dans les zones continentales, le Pipit des arbres occupe également les habitats soumis au climat atlantique, ainsi que les zones boréales du nord de la Scandinavie et de Russie.

La sous-espèce nominale se reproduit en Europe occidentale. Elle évite les zones à climat méditerranéen et steppique (Alström & Mild, 2003).

L’hivernage prend place en Afrique tropicale, au sud du Sahara, en région sahélienne principalement, dans le Rift, le Moyen-Orient et le sous-continent indien (CRAMP et al., 1998).

En France le Pipit des arbres est essentiellement un visiteur d’été présent dans l’ensemble du territoire, excepté les zones soumises à un climat méditerranéen. La Corse est la seule région où il est absent en période de nidification (Yeatman-Berthelot & Jarry, 1994).

En périodes de migration, le Pipit des arbres peut s’observer à peu près partout lors des haltes migratoires.

La population d’Europe occidentale hiverne en Afrique subsaharienne.

Ecologie

Bien que nécessitant des arbres lui servant de perchoirs, le Pipit des arbres est plutôt un oiseau nicheur des milieux ouverts, à végétation herbacée abondante. Il est particulièrement courant en lisières de forêts, dans les clairières et les landes parsemées d’arbres isolés ou en bouquets. Il est aussi présent dans le bocage et les lisières qui jouxtent des parcelles agricoles, le plus souvent des prairies, dans les coupes forestières rases et les parcelles de régénération. Il n’évite pas les conifères et s’installe aussi dans les jeunes plantations de pins ou d’épicéas, pour autant que des surfaces ouvertes y soient maintenues. En montagne, il s’installe souvent en limite supérieure de la forêt, exploitant la « zone de combat », mais également dans les zones de forêt clairsemée en bordure des éboulis notamment (Alström & Mild, 2003).

Les nicheurs français se trouvent du niveau de la mer jusqu’en altitude, atteignant 2200 m dans les Alpes et 2250 m dans les Pyrénées (Dubois et al., 2000).

En hivernage en Afrique, le Pipit des arbres occupe les habitats de savane.

Comportements

Le Pipit des arbres revient de ses quartiers d’hiver dès la mi-mars dans le Sud, mais c’est surtout après la mi-avril que les couples nicheurs s’installent. Le passage des oiseaux qui nichent en Europe du nord et en Sibérie se prolonge jusqu’en mai.

Bien que le plus souvent solitaire, on peut observer des groupes de Pipit des arbres en dehors de la période de reproduction, en alimentation, en migration ou formant des dortoirs.

Après l’émancipation des jeunes, on peut observer des regroupements dès juillet, avant les premiers mouvements migratoires qui débutent dès la mi-juillet, mais qui culminent vers les 10-20 septembre pour se prolonger jusque fin octobre. Quelques oiseaux sont encore notés les premiers jours de novembre, exceptionnellement plus tard. Il a été mentionné quelques fois l’hiver (Dubois et al., 2000).

Reproduction et dynamique des populations

La femelle appariée bâtit le nid au sol, sous le couvert de la végétation. Le nid consiste en une coupe peu profonde bâtie d’herbe sèche, de feuilles et de tiges. Les fondations comportent de la mousse et l’intérieur de la coupe est garni d’herbes très fines et de crin.

La ponte, déposée vers la fin avril, compte 2 à 6 œufs de couleur très variable, souvent bruns ou roussâtres, parfois bleuâtres ou verdâtres, avec des taches marron à olivâtre.

Ils seront couvés pendant 12 à 14 jours, uniquement par la femelle.

Les jeunes éclos sont nourris au nid le plus souvent par les deux parents. Ils séjournent au nid pendant 12 à 14 jours, tentant des sorties deux ou trois jours avant l’envol. Ils restent alors dans les environs immédiats du nid, continuant à être nourris par les adultes. Ils demeurent dépendants pendant une durée non connue, sans doute plusieurs semaines (Cramp et al., 1998).

En Europe occidentale, le couple entame souvent une seconde nichée, rarement une troisième.

Selon Meury (1989), le succès moyen des nichées ne serait que de 56% en Suisse, proche de celle observée en Belgique (53,6%, Van Hecke, 1979) portant la productivité moyenne des couples nicheurs à seulement 2-3 jeunes à l’envol par ponte.

La survie annuelle mesurée en Belgique diffère sensiblement selon la classe d’âge et de sexe : 65% pour les jeunes mâles, 47,5% pour les mâles adultes et 66,7% pour les femelles adultes (Van Hecke, 1981).

La longévité maximale observée en nature est de 8 ans, 2 mois (STAAV & Fransson, 2006).

Régime alimentaire

Le régime alimentaire du Pipit des arbres est constitué principalement d’insectes (tous les ordres), mais il consomme également des éléments végétaux en migration et en hiver, notamment des baies (myrtilles, canneberges, sureau,…) et diverses graines.

Il capture l’essentiel de ses proies sur le sol, dans les zones herbeuses ou partiellement dénudées, ainsi que dans la litière ou lors d’un court vol de chasse à la façon des bergeronnettes. Plus rarement, les insectes sont capturés sur les branches ou sur le tronc des arbres (Cramp et al., 1998).

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

2210 - Dunes fixées du littoral du Crucianellion maritimae (Cor. 16.223)

4030 - Landes sèches européennes (Cor. 31.2)

6510 - Pelouses maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis) (Cor. 38.2).

9120 - Hêtraies acidophiles atlantiques à sous-bois à Ilex et parfois à Taxus (Quericion robori-petraeae ou Ilici-Fagenion) (Cor. 41.12)

9150 - Hêtraies calcicoles médio-européennes du Cephalanthero-Fagion (Cor. 41.16)

9160 - Chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies subatlantiques et médio-européennes du Carpinion betuli (Cor.41.24)

9170 - Chênaies-charmaies du Galio-Carpinetum (Cor. 41.26)

9190 - Vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur (Cor. 41.54)

91D0*- Tourbières boisées (Cor. 44.A1 à 44.A4)

91E0*- Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Cor. 44.3, 44.2 et 44.13)

91F0 - Forêts mixtes à Quercus robur, Ulmus minor, Fraxinus excelsior ou Fraxinus angustifolia, riveraines des grands fleuves (Ulmenion minoris) (Cor. 44.4)

Statut juridique de l’espèce

Espèce protégée (article 1er de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’Annexe II de la Convention de Berne.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

Une proportion minoritaire de l’effectif nicheur national est présente dans des zones protégées. La population nationale du Pipit des arbres étant très largement distribuée à travers tout le pays, elle ne présente pas de densité particulièrement importante mise en évidence dans des sites protégés.

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

Le Pipit des arbres présente un statut de conservation considéré comme favorable en Europe, bien qu’un léger déclin de la population nicheuse soit mentionné à l’échelle continentale. Les effectifs mal connus sont estimés entre 27 et 42 millions de couples nicheurs (BirdLife International, 2004). Les pays européens qui accueillent les plus grosses populations sont la Russie avec 15 à 20 millions de couples, la Suède (3 à 7 millions de couples) et la Norvège (1 à 2 millions de c.).

En France, les effectifs nicheurs de Pipits des arbres sont mal connus, estimés entre 250 000 et 1 million de couples. Après avoir subit un déclin dans les années 1990 (JULLIARD & JIGUET, 2005), l’espèce semble avoir retrouvé une certaine stabilité (programme STOC du CRBPO), à confirmer dans l’avenir. Bouvier (In Yeatman-Berthelot & Jarry, 1994) considérait cette espèce en bon état de conservation, présentant une distribution très similaire à celle qui avait été observée lors de la première enquête atlas des oiseaux nicheurs (Yeatman, 1976). Il est à noter que des déclins avaient été notés à cette période dans plusieurs pays voisins (UK : Sharrock, 1976 ; NL : Teixeira, 1979 ; Fi : Väisänen, 1983).

Menaces potentielles

Les causes du léger déclin observé récemment en France et à l’échelle européenne ne sont pas identifiées avec précision. Cependant, il apparaît que les surfaces en bocage régressent, ainsi que les landes et les parcelles enherbées en lisières de forêts. L’utilisation généralisée des pesticides doit également réduire la disponibilité alimentaire en zones agricoles.

Alors que les zones de déprise agricole présentent un faciès favorable à l’espèce pendant plusieurs années, la fermeture du milieu qui intervient ensuite leur est défavorable.

Enfin, dans ses quartiers d’hiver, les sécheresses qui sévissent au Sahel de manière récurrente et l’avancée du désert y entraînent une dégradation des conditions de séjour pour de nombreuses espèces migratrices du paléarctique. Cela n’est peut-être pas sans incidence sur les populations nicheuses du Pipit des arbres.

Propositions de gestion

Les mesures de gestion des milieux qui favorisent le Pipit des arbres ne lui sont pas spécifiques. Elles profitent à de nombreuses autres espèces liées aux lisières et aux bocages. Elles consistent en un maintien des milieux ouverts parsemés d’arbres et d’espaces de friches.

La création de clairièresest favorable, au moins temporairement.

La protection du bocage, des surfaces herbeuses notamment en lisière de forêt et des jachères spontanées, comme la limitation de l’usage des produits phytosanitaires, constituent des éléments importants pour cette espèce qui est aussi présente dans les paysages agricoles.

Etudes et recherches à développer

Bien que faisant l’objet de suivis annuels à travers le programme STOC, des informations manquent quant à l’évolution de la distribution nationale de la population nicheuse. A l’instar des initiatives régionales de coordination d’enquêtes atlas, un atlas national des oiseaux nicheurs permettrait de comparer la situation actuelle de l’espèce à ce qu’elle était il y a 20 et 30 ans.

Il conviendrait de vérifier comment l’évolution du paysage, surtout la réduction des surfaces bocagères, influe sur les densités de cette espèce indicatrice des milieux bocagers et des lisières.

Bibliographie

ALSTRÖM, P. & MILD, K. (2003).- Pipits and Wagtails of Europe, Asia and North America. Helm, London 496 p.

BirdLife International(2004).- Birds in Europe: population estimates, trends and conservation status. BirdLife International, Conservation Series No. 12. Cambridge, UK, 374 p.

CRAMP, S. L., SIMMONS, K. E. L., Snow, D. W. & Perrins, C. M. (1998).- The Complete Birds of the Western Palearctic on CD-ROM. Version 1.0 for PC, 1998. Oxford University Press. London, UK.

DUBOIS, P.J., LE MARECHAL, P., OLIOSO, G. & YESOU, P. (2000).- Inventaire des Oiseaux de France. Nathan/HER, Paris, France, 397 p.

JULLIARD, R. & JIGUET, F. (2005).- Statut de conservation en 2003 des oiseaux communs nicheurs en France selon 15 ans de programme STOC. Alauda,73 (4) : 345 – 356.

Meury, R. (1989).- Brutbiologie und Ortstreue einer Baumpieperpopulation Anthus trivialis in einem inselartig Habitat des schweiezerischen Mittellandes. Der Ornitologische Beobachter 86: 219-233.

PANOV, E. N., NEPOMNYASHCHIKH, V. A. & RUBTSOV, A. S. (2006).- Organization of song in the tree pipit (Anthus trivialis, Motacillidae). Zoologičeskij žurnal. 85 (1) : 84 – 100.

Sharrock, J. T. R. (1976).- The Atlas of breeding birds in Britain and Ireland. Tring UK.

Staav, R. & Fransson, T. (2006).- EURING list of longevity records for European birds (http://www.euring.org/data_and_codes/longevity.htm).

Teixeira, R. M. (1979).- Atlas van de Nederlandse broedvogels. Devender, NL.

Väisänen, R. A. (1983).- Long-term population changes of the most abundant north Finnish land birds during the past 40 years. Aureola, 8 (1) : 58-65.

Van Hecke, P. (1979).- Zur Brutbiologie des Baumpiepers (Anthus t. trivialis): Legeperiode, Gelegegröße, Bruterfolg . Journal für Ornithologie, 120 (1) : 12-29.

Van Hecke, P. (1981).- Ortstreue, Altersaufbau und Mortalität einer Population des Baumpiepers (Anthus t. trivialis). Journal fûr Ornithologie 122 (1) : 23-35.

Yeatman, L. (1976).- Atlas des oiseaux nicheurs de France 1970-1975. Société Ornithologique de France, Paris, 282 p.

Yeatman-Berthelot, D. & Jarry, G. (1994).- Nouvel atlas des oiseaux nicheur de France 1985-1989. Société Ornithologique de France, Paris, 774 p.

Source: Cahiers d'habitat Oiseaux

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