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Fauvette babillarde (Curruca curruca)
Fig. 1 - Mark Zekhuis (Saxifraga)
Fig. 1

Fauvette babillarde Sylvia [curruca] curruca (Linné, 1758)

Classification (Ordre, Famille) : Passériformes, Sylviidés

Description de l’espèce

Cette petite fauvette se reconnaît assez facilement. Le manteau est gris brun uniforme, le dessus de la tête gris cendré s’assombrissant jusqu’à un gris foncé sur les côtés et autour des yeux ; ces teintes contrastent fortement avec un dessous blanc presque pur. Les rémiges sont brun foncé, les rectrices externes blanches, l’iris brun clair et les pattes gris de plomb. Les deux sexes sont semblables.
La mue postnuptiale des adultes est complète et se déroule généralement de début juillet à mi septembre. Celle prénuptiale est partielle et a lieu en février/mars.
Le chant comporte typiquement une strophe en deux parties successives bien différentes : d’abord une suite complexe et rapide de notes gazouillées puis, sans interruption, la répétition uniforme et rapide, en battement, d’une note unique (Tous les oiseaux d’Europe, J-C. ROCHE : CD 4/ plage 10). Cette seconde partie de la strophe est parfois émise seule, ou bien reste la seule perçue par un observateur éloigné. Le cri habituel est un claquement bref, nettement plus doux que celui de la Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla.
Longueur totale du corps : 12,5 cm. Poids moyen : 11 à 13 g (GEROUDET, 1963), jusqu’à 15 g (GARCIN, R., comm. pers.).

Difficultés d’identification (similitudes)

La Fauvette babillarde ressemble un peu à la Fauvette grisette Sylvia communis par sa silhouette générale, la tête grise contrastant avec la gorge blanche, les rectrices externes blanches. Mais, notée dans de bonnes conditions, elle s’en distingue assez facilement par ses teintes beaucoup plus sombres, l’absence de roux aux ailes et les émissions vocales très différentes ; sa taille, un peu plus faible, peut être appréciée seulement de près. La Babillarde est par ailleurs plus discrète que la Grisette, restant le plus souvent cachée dans les feuillages et émettant son chant perchée immobile dans la partie supérieure d’un arbre ou d’un buisson.
Le chant complet est facilement identifiable. Par contre, la seconde partie de la strophe (le « battement »), entendue isolément, présente quelques ressemblances avec les chants du Bruant zizi Emberiza cirlus ou de la Mésange nonnette Parus palustris.

Répartition géographique

La Babillarde est la fauvette du genre Sylvia qui possède la plus grande répartition géographique, de la Grande-Bretagne à la Chine. Au sein de cette aire, elle présente quatre types morphologiquement bien distincts et encore considérés comme des sous-espèces, qui occupent une grande diversité d’habitats. Trois sont strictement asiatiques et l’Europe accueille le quatrième, Sylvia [curruca] curruca. En fait, le statut seulement subspécifique de ces quatre morphes prête à discussion et, dans l’attente d’études complémentaires, Sylvia curruca peut être considérée comme une super-espèce (SHIRIHAI et al. 2001). Dans cette fiche, seule la « sous-espèce » Sylvia [curruca] curruca est traitée.
Son aire de reproduction couvre toute l’Europe orientale et centrale, évitant la plus grande partie de la zone méditerranéenne (VOOUS, 1960).
En France, l’espèce niche au nord d’une diagonale allant de la Bretagne aux Alpes-Maritimes (YEATMAN-BERTHELOT & JARRY, 1994 ; DUBOIS et al., 2000).
L’aire d’hivernage est concentrée dans une partie du nord-est de l’Afrique (Soudan, Ethiopie …) (MOREAU, 1972 ; SHIRIHAI et al., 2001). Quelques rares cas d’hivernage ont été signalés en Grande-Bretagne (HEARNE, 2004).

Ecologie

La Fauvette babillarde affectionne les buissons denses et assez hauts, avec une prédilection pour les épineux (prunellier, épine-vinette, argousier …) et les jeunes conifères (GEROUDET, 1963 ; YEATMAN-BERTHELOT & JARRY, 1994). Elle peut nicher aussi dans des formations non épineuses telles que saulaies ou peupleraies. Elle trouve son habitat de prédilection dans les grosses haies, en lisière de forêt et le long des cours d’eau, dans des plantations d’épicéas et volontiers en ville dans les parcs et les grands jardins. Bien que peu fréquente en pleine forêt, elle peut habiter les jeunes stades lorsqu’ils sont à l’état buissonnant dense, par exemple dans des hêtraies de Hongrie (MOSKAT & SZEKELY, 1989) ou les pinèdes des Vosges (MULLER, 1987).
Dans les Alpes, elle se rencontre en période de reproduction jusqu’à 2300 m d’altitude, dans les Alpes-Maritimes (GARCIN, R., comm. pers.) et en Savoie (DUBOIS, et al., 2000). Elle y habite les landes à rhododendrons et genévriers, les bois clairs de pins ou de mélèzes, les aulnaies vertes ou les saulaies riveraines.
Comparées à celles des autres fauvettes communes de nos régions, les densités semblent plutôt faibles en Europe (moins de 1 couple / hectare), les territoires étant le plus souvent dispersés. Par endroits, des concentrations plus denses sont cependant observées : en France, des densités fortes ont été signalées dans les formations buissonnantes des dunes fixées, du Nord ou de Normandie (YEATMAN-BERTHELOT & JARRY, 1994) et jusqu’à 7 couples/hectare dans certains habitats d’Allemagne (SHIRIHAI et al., 2001).

Comportement

Les postures de la Babillarde rappellent celles de la Grisette, mais la première est plus calme et plus discrète. Elle reste le plus souvent à couvert dans la végétation, au-dessus de laquelle elle ne s’élève jamais pour chanter en vol comme c’est le cas fréquemment pour sa congénère.
Les populations ouest-européennes migrent en direction du sud-est africain à partir de la fin août, mais surtout en septembre, toutefois des individus sont encore rencontrés fin novembre (DUBOIS et al., 2000). Elles reviennent assez tard, dans la deuxième moitié d’avril et en mai (YEATMAN-BERTHELOT & JARRY, 1994), parfois en mars (DUBOIS et al, 2000).

Reproduction et dynamique de population

Le nid est bien caché dans un buisson, souvent un épineux ou un conifère. Il est situé en moyenne plus haut que celui des autres fauvettes du genre Sylvia : entre 0,2 et 3 mètres au-dessus du sol. Il s’agit d’une construction de petite taille, mais particulièrement soignée, faite de brindilles et d’herbes sèches pour le gros œuvre et de duvets végétaux, de crins ou de fils pour la garniture intérieure.
La ponte comprend le plus souvent cinq œufs (de 3 à 7), à fond blanc ou crème marqué de taches bien nettes et plutôt foncées. L’incubation dure 11 à 12 jours et l’élevage des poussins au nid est rapide (12 – 13 jours). Il n’y a qu’une seule ponte régulière annuelle, des pontes de remplacement restant cependant relativement fréquentes.
La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est de 7 ans environ (STAAV & Fransson, 2006).

Régime alimentaire

Comme les autres fauvettes, la Babillarde est principalement insectivore et très généraliste : elle consomme une grande variété d’invertébrés, de préférence petits, à l’état larvaire ou adulte : chenilles, insectes pucerons et diptères, myriapodes ou encore araignées, et parfois de petits mollusques gastéropodes.
Dès août, la consommation de baies devient importante, mais la Babillarde reste moins frugivore que les Fauvettes des jardins Sylvia borin et à tête noire (SHIRIHAI et al., 2001).

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

2160 - Dunes à Hippophaë rhamnoides (Cor. 16.251)
4060 - Landes alpines et boréales (Cor. 31.4)
91E0*- Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Cor. 44.3, 44.2 et 44.13)
91F0 - Forêts mixtes à Quercus robur, Ulmus laevis, Ulmus minor, Fraxinus excelsior ou Fraxinus angustifolia, riveraines des grands fleuves (Ulmenion minoris). (Cor. 44.4)
92A0 - Forêts galeries à Salix alba et Populus alba (Cor. 44.141 et 44.6)
9420 - Forêts alpines à Larix decidua et/ou Pinus cembra (Cor. 42.31 et 42.32)
9430 - Forêts montagnardes et subalpines à Pinus uncinata (Cor. 42.4)

Statut juridique de l’espèce

Espèce protégée nationalement (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/1981), inscrite aux annexes II de la Convention de Berne et de Bonn.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

En plaine, l’espèce habite une large diversité d’habitats, pour la plupart anthropisés et non protégés : jardins et parcs, haies, stades forestiers de jeunes plantations. Dans les Alpes, elle habite des milieux beaucoup plus naturels : forêts claires et landes d’altitude, où elle est abondante, en particulier dans les parcs nationaux.

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

En Europe, son statut de conservation est considéré comme favorable, avec des effectifs estimés à plus de 4,8 millions de couples (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004). Les populations semblent stables ou en augmentation à peu près partout, à l’exception de quelques pays, comme l’Allemagne, l’Angleterre, la Finlande (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004 ; RAVEN et al., 2007).
En France, les effectifs sont estimés à plus de 20 000 couples (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004), avec un statut de conservation considéré comme favorable (Catégorie « stable ou en progression » ; Rocamora, & Yeatman-Berthelot, 1999). L’aire de nidification de l’espèce, limitée « au nord-est du pays » en 1936 (MAYAUD, 1936) s’étend lentement en direction de l’ouest et du sud-ouest. Elle est maintenant régulière et localement abondante en Normandie ou dans la région lyonnaise, niche depuis les années 70 en Bretagne, dans l’Allier et le Cher (DUBOIS et al., 2000).

Menaces potentielles

Ses populations ne sont pas menacées dans notre pays.

Propositions de gestion

En milieu rural, les effectifs de la Babillarde pourraient être « soutenus » par le maintien et la restauration des grandes haies, de Prunellier notamment et par une réduction de l'utilisation des pesticides.

Etudes et recherches à développer

La biologie de l’espèce sur les lieux de nidification est moins bien connue que celle des autres fauvettes et mériterait des investigations. Il serait également intéressant de continuer à suivre les changements de son aire de répartition en France.

Bibliographie

BIRDLIFE INTERNATIONAL (2004).- Birds in Europe: populations estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK (BirdLife Conservation Series n°12). 374 p.

CRAMP, S & SIMMONS, K.E.L. (Eds) (1977).- The Birds of the Western Palaearctic. Oxford University Press, Oxford, London, New-York, 722 p.

DUBOIS, P.J., LE MARECHAL, P., OLIOSO, G. & YESOU, P. (2000).- Inventaire des Oiseaux de France. Nathan/HER, Paris, France. 397 p.

GEROUDET, P. (1963).- Les passereaux. II. Des mésanges aux fauvettes. Delachaux et Niestlé. Neuchâtel, Lausanne, Paris, 308 p.

HEARNE, K. (2004).- Wintering lesser whitethroat in West Sussex. Brit. Birds 97, pp. 353-354.

MAYAUD, N. (1936).- Inventaire des oiseaux de France. S.E.O.F., Paris, 211 p.

MOREAU, R.E. (1972).- The Palaearctic-African Bird Migration Systems. Academic Press, London, 384 p.

MOSKAT, C. & SZEKELY, T. (1989).- Habitat distribution of breeding birds in relation to forest succession. Folia Zoologica, 38 : 363-376.

MULLER, Y. (1987).- L’avifaune nicheuse des deux successions du Pin sylvestre et du Hêtre dans les Vosges du Nord. Acta Oecologica, 8 : 185-189.

Raven, M.J., Noble, D.G. & Baillie, S.R. (2007).- The Breeding Bird Survey 2006. BTO Research Report 471. British Trust for Ornithology, Thetford.

Rocamora, G. & Yeatman-Berthelot, D. (1999).- Oiseaux menacés et à surveiller en France. Liste rouge et recherche de priorités. Populations. Tendances. Conservation. Société d’Etudes Ornithologiques de France & Ligue pour la Protection des Oiseaux, Paris, 560 p.

SHIRIHAI, H., GARGALLO, G., HELBIG, A.J., HARRIS, A. & COTTRIDGE, D. (2001).- Sylvia warblers. Christopher Helm, London, pp 237-264.

Staav, R. & Fransson, T. (2006).- EURING list of longevity records for European birds (http://www.euring.org/data_and_codes/longevity.htm).

VOOUS, K.H. (1960).-Atlas of European birds. Nelson, 284 p.

YEATMAN-BERTHELOT, D. & JARRY, G. (1994).- Nouvel atlas des Oiseaux nicheurs de France. Société ornithologique de France.776 p.

Source: Cahiers d'habitat Oiseaux
 

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