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Vautour fauve (Gyps fulvus)
Fig. 1 - Jan van der Straaten (Saxifraga)
Fig. 1

Vautour fauve, Gyps fulvus (Hablizl, 1783)

Classification (Ordre, Famille) : Accipitriformes, Accipitridés

Parties validées Copil 19

Description de l’espèce

Rapace de grande taille, il a une petite tête claire assez bien visible en vol, de longues ailes très larges aux rémiges nettement digitées, lui donnant une envergure de plus de deux mètres (2,4 à 2,8 m).

Le dessus du corps est brun-gris jaunâtre, de nuance variable et le dessous est brun roussâtre à jaunâtre. La cire est grise, les pattes gris-bleu et l’iris se décline du brun clair au jaune suivant l'âge. Les adultes ont un duvet blanchâtre court au niveau de la tête, deux taches de peau nue et bleue à la base antérieure du cou, de part et d’autre du jabot.

Le dimorphisme sexuel est très faible, voire inexistant. Des différences morphologiques ont été avancées au niveau de la forme de la tête, critères cependant très difficilement distinguables sur le terrain (GENSBØL, 2005).

Les juvéniles présentent une collerette de plumes brunes lancéolées, un plumage globalement brun et des yeux brun foncé. Avec l’âge, un éclaircissement progressif de ces teintes se produit, dès la deuxième année pour l’œil et le plumage, à partir de 3 ans pour la collerette qui devient également duveteuse.

En vol plané circulaire, le Vautour fauve tient souvent les ailes relevées. En vol plané direct, la « main » est normalement abaissée. En vol battu, les mouvements des ailes sont lents et amples. Les rémiges primaires écartées, les doigts sont bien visibles de face ou de dos.

L’essentiel de la mue se déroule de juin à septembre, bien que la perte des rémiges primaires peut s’observer tout au long de l’année et des individus peuvent présenter une mue des couvertures de début avril à fin novembre (Crampet al., 1998).

Les manifestations sonores sont une succession saccadée de caquètements secs. De longs soufflements aigres et chuintants et des grognements accompagnent provocations et bagarres (Tous les oiseaux d’Europe, J-C ROCHE, CD 1 / plage 68).

Longueur totale du corps : 95-105 cm. Poids : 8-11 kg.

Difficultés d’identification (similitudes)

Très semblable au Vautour moine (Aegypius monachus) par sa taille et sa silhouette, il s’en distingue par sa petite tête claire et le contraste net entre les couvertures alaires et les rémiges, aussi bien de dessus que de dessous. Le Vautour moine apparaît uniformément marron foncé. Les ailes du Vautour fauve en vol plané direct sont tenues en léger V au dessus du corps, alors qu’elles sont horizontales ou légèrement baissées chez le Vautour moine. Ce dernier a par ailleurs les bords d’attaque et de fuite relativement parallèles, alors que le bord de fuite du Vautour fauve est plutôt bombé.

Répartition géographique

Le Vautour fauve est une espèce à distribution mondiale étendue à l’Eurasie et l’Afrique.

En Europe, il est surtout présent sur le pourtour méditerranéen, les Balkans, dans l’ensemble de la Turquie et le Caucase. Des populations très réduites se maintiennent en Croatie, Bosnie, Serbie, Macédoine, Albanie, Bulgarie, Israël, Grèce et Italie. Elles sont relictuelles en Afrique du Nord (Maroc et Algérie). En Afghanistan/Pakistan, la sous-espèce nominale fulvus laisse la place à fulvescens, qui occupe plus à l’est une étroite frange dans les piémonts himalayens jusqu’au Népal (Del Hoyoet al., 1994).

En France, l’espèce occupe une partie des Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées), les Grands Causses (Lozère, Aveyron), les Baronnies et le Diois (Drôme) et le Verdon (Var et Alpes-de-Haute-Provence)(THIOLLAY & BRETAGNOLLE, 2004).

Des individus erratiques peuvent parfois être observés assez loin des colonies.

Ecologie

Ayant besoin de courants d’air ascendants, ces grands planeurs s’installent dans des escarpements rocheux, de préférence dans la zone basse des montagnes, au voisinage des larges vallées, de hauts-plateaux, de causses et des plaines. Les parois des rochers doivent présenter des corniches, des failles ou des cavités offrant quiétude, sécurité à l’égard des prédateurs terrestres, ainsi que des accès dégagés pour les décollages et atterrissages. Il installe son nid sur les falaises, surtout calcaires. Quelques cas de nidification arboricole ont été enregistrés dans des sites sans milieux rupestres. En l’occurrence ces oiseaux investissent des nids de vautours moines (Crampet al., 1998).

Comportements

C’est un oiseau diurne et grégaire. D’ordinaire silencieux, ils sont assez bruyants lors des accouplements au nid et lors des compétitions alimentaires ou des querelles intra spécifiques sur les reposoirs communs.

La recherche de nourriture s’effectue en groupes lâches, sur de longues distances, grâce à une vue très développée, l’odorat ne jouant aucun rôle.

Le comportement de recherche de nourriture est typique. Un groupe s’envole, suit une direction commune, puis ses membres se dispersent. Tout en cherchant sa nourriture, chaque individu surveille ses congénères et observe aussi le comportement des autres oiseaux amateurs de charogne, comme les corvidés et les autres espèces de vautours (moine, percnoptère Neophron percnopterus et gypaète Gypaetus barbatus). Dès qu’un cadavre est découvert, le vautour qui l’a trouvé descend rapidement et signale ainsi à ses compagnons la présence d’une source de nourriture. Aussitôt les autres suivent et approchent du site. Si celui-ci paraît tranquille, ils se posent rapidement autour de la carcasse. La curée, moment où la carcasse est consommée, peut se dérouler quelques minutes ou quelques heures plus tard. Il ne reste que le squelette, voire la peau. Les vautours fauves rentrent leur tête et leur cou dans les entrailles de la bête, se salissant jusqu’à la collerette. La quantité de nourriture ingérée en une seule fois peut être supérieure à un kilogramme. La ration quotidienne nécessaire à un Vautour fauve est estimée à 500g, sachant que ces oiseaux ne mangent pas tous les jours. Ils constituent donc des réserves (jabot, graisse) et peuvent jeûner plusieurs jours consécutifs (Cramp et al., 1998).

Ces rapaces vivent toute l’année en colonies de plusieurs dizaines ou centaines d’individus. Le cœur de la colonie est constitué de dortoirs et de reposoirs diurnes, les sites de nidification étant situés dans ce qui est appelé le domaine communautaire. Le territoire de prospection alimentaire est évalué à plusieurs centaines de milliers d’hectares, atteignant plus de 500 000 ha dans les Grands Causses (BOSE & SARRAZIN, 2007).

L’activité de recherche alimentaire dépend en grande partie des conditions météorologiques. Le Vautour fauve peut rester immobile pendant de longs moments à attendre les meilleures conditions pour un vol sans effort. Adapté à la pratique du vol à voile, il est capable de déplacements de plusieurs centaines de kilomètres en une seule journée.

Les adultes sont sédentaires, les jeunes, erratiques ou migrateurs partiels. Des échanges entre colonies ont été mis en évidence par le baguage des individus, notamment des jeunes au nid. Des mouvements permanents sont ainsi constatés entre la France, l’Espagne, l’Italie, la Croatie, la Grèce et jusqu’en Israël. De nombreux juvéniles et immatures de France et d’Espagne traversent chaque année le détroit de Gibraltar et longent les côtés africaines jusqu’en Afrique sub-saharienne (Sénégal, Gambie), y restant souvent plusieurs mois. Des vautours fauves nés dans les Grands Causses ont été retrouvés au Sénégal à deux reprises, ainsi qu’en Gambie.

Il semble que les couples soient unis jusqu’à la disparition d’un des deux individus. Les vols nuptiaux sont effectués à proximité des sites de reproduction et des emplacements de dortoirs. Les deux adultes volent de façon synchronisée, en tandem, le long des parois rocheuses, l’un au-dessus de l’autre (MOUZE & BAGNOLINI, 1995).

Reproduction et dynamique des populations

Espèce monogame, le Vautour fauve niche généralement en colonies (de 2 à plus de 100 couples) sur des corniches de falaises. Les colonies de 15 à 20 couples sont les plus fréquentes. La distance minimale entre chaque nid peut être inférieure à 2 mètres.

La nidification commence très tôt, dès le mois de novembre avec les accouplements et la construction de l’aire. Cette dernière consiste en un amas négligé de branchages et de plumes. Elle est reconstruite chaque année, car les matériaux sont progressivement évacués par le poussin au cours de sa croissance.

En France, la ponte a lieu entre la fin décembre et le début de mars, principalement en janvier.

La ponte ne compte qu’un seul œuf, très rarement deux.

L’incubation, assurée par les deux partenaires, dure environ 53-54 jours.

Le poussin, élevé par les deux parents, reste au nid près de 120 jours. Après l’envol, il est encore nourri par ses parents pendant 1 à 2 mois. Le cycle de reproduction du Vautour fauve est ainsi long de 6 à 9 mois au maximum.

Si un échec de la première ponte intervient au cours des deux premières semaines, les accouplements reprennent et une ponte de remplacement suit. L’intervalle de temps écoulé avant une ponte de remplacement est de l’ordre de 25 à 32 jours en captivité. A la suite d’un échec de la reproduction, le couple peut changer de site de nidification l’année suivante (SARRAZIN et al., 1996).

La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 4-5 ans, bien que des oiseaux de 3 ans aient été observés nicheurs en France.

La longévité maximale observée en Espagne à partir des données de baguage est de près de 10 ans (STAAV & FRANSSON, 2006), sans doute bien inférieure à la longévité réelle en liberté. Elle atteint 37 ans en captivité (Eliotout, 2007).

Régime alimentaire

Le Vautour fauve est un rapace nécrophage spécialisé dans les mammifères de taille moyenne ou grande. Il est considéré comme un équarrisseur naturel en débarrassant la nature de cadavres qui pourraient être à l’origine de pollutions bactériologiques, en particulier des nappes phréatiques par l’intermédiaire des eaux de ruissellements.

Dans le Paléarctique occidental, le Vautour fauve dépend presque exclusivement des troupeaux d’ongulés domestiques. Les grands troupeaux de moutons et de chèvres qui séjournent tout l’été dans les montagnes leur fournissent des ressources régulières en bêtes accidentées, mortes de maladie, tuées par des prédateurs (chiens errants, loups, lynx, voire ours), vestiges placentaires, agneaux mort-nés, etc. Les carcasses d’ongulés sauvages sont également appréciées : chamois, bouquetins, mouflons, chevreuils. Les petites proies comme les cadavres de lièvre, lapin ou renard sont consommées de manière anecdotique.

Des dommages sur des animaux domestiques vivants sont régulièrement imputés au Vautour fauve. Ces cas sont rarissimes et ne concernent que des ongulés en difficultés lors de mise bas (par ex. retournement de matrice avec veau mort-né) ou sérieusement blessés et dans l’incapacité de survivre. Ce rapace ne s’en prend jamais à un animal vivant en bonne santé (Eliotout, 2007).

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

5110 - Formations stables xérothermophiles à Buxus sempervirens des pentes rocheuses (Berberidion p.p.) (Cor. 31.82)

5130 - Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires (Cor. 31.88)

5210 - Matorrals arborescents à Juniperus spp. (Cor. 32.13)

6210 - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia) (Cor. 34.31 à 34.34)

6220*- Parcours substeppiques de graminées et annuelles des Thero-Brachypodietea (Cor. 34.5)

8210 - Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique (Cor. 62.1)

8220 - Pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique (Cor. 62.2)

Statut juridique de l’espèce

Espèce protégée sur l’ensemble du territoire (Article 1 et 5 de l’arrêté du 17 avril 1981, modifié le 25 juillet 1999), inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux, aux annexes II des Conventions de Berne, de Bonn et de Washington et à l’annexe A du Règlement CEE/CITES.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

Dans les Pyrénées, le Vautour fauve niche dans le Parc national des Pyrénées et en particulier dans la réserve naturelle d’Ossau, qui abrite 120 couples. Dans les Grands Causses, la colonie niche dans la zone d’adhésion du parc national des Cévennes et dans le périmètre du Parc naturel régional des Grands Causses. La totalité de la colonie de reproduction est incluse dans un vaste réseau de ZPS : « Gorges de la Jonte et du Tarn » et « Gorges de la Dourbie et causses avoisinants ». Dans les Baronnies, la colonie est installée dans la ZPS « Gorges de l’Aygue ». Deux couples nichent dans le Parc naturel régional du Vercors. Enfin, la colonie récemment installée dans le Verdon est incluse dans la ZPS « gorges du Verdon », située dans le territoire du Parc naturel régional du Verdon.

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

Le statut de conservation est favorable, tant au niveau mondial, qu’européen (BirdLife International, 2004). Le chiffre de la population mondiale est inconnu, mais nettement supérieur à 100 000 individus (Del Hoyo et al., 1994, BirdLife International, 2008). En Asie mineure et centrale, les populations ne semblent pas trop menacées, mais le statut précis est pour le moins inconnu. Les populations de la péninsule arabique semblent en déclin, malgré des effectifs a priori stables au Yémen.

L’Espagne abrite le bastion de la population européenne, soit plus de 22 000 couples (MARTÍ & DEL MORAL, 2003). Il a disparu de plusieurs pays, dont l’Allemagne et la Pologne.

En France, en 2007, on compte environ 850 couples nicheurs (Eliotout & Razin in Riegel et al, sous presse). L’espèce y est considérée comme menacée (rare, Rocamora & Yeatman-Berthelot, 1999), bien qu’en augmentation depuis les années 1980 (Leconte & Som, 1996),à la suite de réintroductions.

En 2007, les effectifs français se répartissent comme suit : 570-580 couples dans les Pyrénées (stable, voire en léger déclin), 160 couples dans les Grands Causses (en augmentation), 70 couples dans les Baronnies (en augmentation), 25 couples dans le Verdon (en augmentation) (Eliotout & Razin in Riegel et al, sous presse).

Après un déclin dramatique dès le début du vingtième siècle, seule subsistait une soixantaine d’individus dans les Pyrénées françaises dans les années 1960. Les causes d’extinction locale ont varié suivant les régions, mais ont souvent été liées aux persécutions. Cette population a été sauvée grâce à des opérations de nourrissage débutées en 1969. Conjointement à la création de réserves naturelles, des programmes de réintroduction ont vu le jour en France et en Italie : dans les Grands Causses (1981-1986), les gorges de la Vis (1993-1997), la Drôme provençale (1996-2001), le Verdon (1999-2004) et le sud du Vercors depuis 1999. Elles ont permis de reconstituer l’aire de répartition nationale connue au début du XXe siècle (Sarrazin & Lécuyer in Thiollay & Bretagnolle, 2004), et ont été suivies d’un accroissement des effectifs et de l’apparition de nouvelles colonies.

Menaces potentielles

Actuellement, dans les Grands Causses, la première cause de mortalité identifiée est liée au réseau électrique (électrocutions ou collisions), une cause également constatée dans les pré-Alpes.

Les activités de plein air (escalade, via-ferrata), le survol des sites de nidification par les parapentes, les deltaplanes,les aéronefs,voire la chasse photographique, occasionnent des dérangements pouvant nuire au succès de reproduction de ce grand rapace, bien que plus tolérant au dérangement que les autres espèces de vautours.

Puisque la loi oblige d’évacuer les cadavres de bétail, invoquant des raisons sanitaires, l’alimentation des vautours dépend majoritairement des charniers aménagés à leur attention. Une interruption de cet approvisionnement artificiel peut les affecter directement (LPO, 2008). Dans les Baronnies, le Vercors et le Verdon, et surtout dans les Pyrénées, les cadavres d’ongulés domestiques en estive représentent une ressource trophique facilement accessible. Il s’y pose plutôt la question de l’accès à la ressource hivernale. Dans les Baronnies, le Vercors et le Verdon, des charniers lourds sont encore alimentés en hiver et procurent jusqu’à 100% de la ressource à cette saison.

Dans les Pyrénées, la métapopulation formée avec les vautours espagnols a longtemps masqué les conditions réelles d’accès à la nourriture, les oiseaux prospectant le versant espagnol en période hivernale s’y alimentaient sur les immenses charniers collectifs. Depuis la fermeture radicale de ces sites de dépôt à partir de 2003, les vautours souffrent d’une pénurie de nourriture, entraînant quelques conflits avec les éleveurs, ces derniers se plaignant de dégâts de vautours sur le bétail. Ces cas sont désormais soumis à des expertises vétérinaires, afin de vérifier si les vautours sont à incriminer ou pas. Jusqu’en 2007, les rares cas observés en France ont tous concerné des proies malades ou entravées. Les effectifs sur l’ensemble de la chaîne semblent amorcer un déclin (Eliotout, 2007).

Le caractère grégaire du Vautour fauve et son mode d’alimentation le rendent très vulnérable au poison, principale cause d’extinction constatée en Europe de l’Est notamment. L’espèce serait aussi sujette aux intoxications au plomb (GARCIA-FERNANDEZ et al., 2005)

Des cas récents de tirs sont réapparus en France ces dernières années, en particulier dans les Pyrénées. Ces actes restent toutefois assez isolés.

Propositions de gestion

Dans les Pyrénées, il faut désamorcer la situation potentiellement conflictuelle et revaloriser la place des nécrophages dans l’écosystème montagnard. Il est urgent de travailler très étroitement avec les services de l’Etat (Parc national des Pyrénées, ONCFS, DIREN, DDAF) et les représentations syndicales agricoles locales.

L’accès à la ressource trophique et la gestion technique et juridique afférentes constituent les enjeux actuels de la conservation des vautours. Les contraintes sanitaires imposées par l’Union Européenne ont été bien adaptées en France. Dans les Grands Causses, le système des placettes d’alimentation, charniers particuliers utilisés par les éleveurs, permettra d’assurer l’approvisionnement de la colonie. Plus de 35 placettes sont actuellement autorisées par les services vétérinaires et une centaine est encore en projet. Ce système est également développé dans les pré-Alpes.

La conservation du Vautour fauve passe aussi par la protection, contre le dérangement, des falaises qui servent à sa reproduction, par le maintien d’un pastoralisme extensif en moyenne montagne, par l'enfouissement ou la neutralisation des lignes électriques dangereuses et par une prévention contre l’utilisation du poison (procédé illégal) et de toute autre forme de destruction directe (piégeage, tir). Ces types d'actions (poison, destruction directe) doivent être recherchés, et une cellule de veille sur l’utilisation du poison doit être mise en place, en particulier dans les secteurs où l’espèce cohabite avec le loup (Verdon, Drôme) et l’ours ou le Lynx (Pyrénées).

De nouvelles réintroductions sont désormais inutiles en France, puisque les populations reproductrices sont viables et de nombreux échanges entre sites sont constatés.

Etudes et recherches à développer

S’il est vraisemblable que les charniers ont contribué au redressement des populations concernées, il convient de mieux comprendre quelles peuvent en être les conséquences sur le fonctionnement et la régulation des effectifs de vautours fauves. A long terme, cela permettra d’envisager un mode de gestion de ces charniers avec un niveau minimum d’intervention humaine (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, op. cit.).

Le suivi de l’évolution du nombre de couples nicheurs en France est indispensable. Le baguage des jeunes au nid est un outil important pouvant apporter des réponses à la dynamique de population, ainsi que sur les déplacements des oiseaux.

Dans les Grands Causses, la pose de balises GPS sur un échantillon représentatif de la population va débuter en 2008, avec le concours du Muséum national d’histoire naturelle. L’objectif est entre autres d’acquérir des connaissances inédites sur l’occupation de l’espace par les vautours fauves.

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Bertrand Eliotout, Mission rapaces LPO

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