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Pouillot ibérique (Phylloscopus ibericus)
Fig. 1
Fig. 1

Pouillot ibérique, Phylloscopus ibericus (Ticehurst, 1937)

Synonyme : Pouillot véloce espagnol, Pouillot véloce ibérique, Phylloscopus collybita brehmii, Phylloscopus collybita ibericus

Classification (Ordre, Famille) : Passériformes, Sylviidés

Description de l’espèce

Le Pouillot ibérique a le manteau verdâtre, et la poitrine uniformément blanche avec une teinte jaune diffuse. Les sexes sont semblables.

En France, les populations appartiennent à la forme septentrionale biscayensis dont les individus sont légèrement plus grands que les Pouillots véloces présents dans les mêmes localités. La forme méridionale ibericus du Portugal et de l’Andalousie est de taille semblable à celle du Pouillot véloce nominal (Phylloscopus collybita collybita).

La mue postnuptiale des adultes, complète, se déroule sur les sites de nidification, alors que la mue prénuptiale, partielle a lieu dans les quartiers d’hiver.

Le chant est le meilleur critère d’identification (Salomon, 1997). Le cri est sifflé, descendant et plaintif, très différent de celui du Pouillot véloce ou de certains pouillots aux chants intermédiaires rencontrés dans l’aire de reproduction (Tous les oiseaux d’Europe J-C. ROCHE CD4/plage 18).

Longueur totale du corps : 10-11 cm. Poids : 7-8,5g.

Difficultés d’identification (similitudes)

Ce passereau est très apparenté au Pouillot véloce et il était même considéré jusqu’à très récemment comme une sous-espèce de ce dernier. Le Pouillot véloce présente aussi des patrons de coloration sensiblement différents : manteau vert mousse et poitrine blanchâtre très nuancée de chamois et de gris. Les jeunes des deux espèces sont très semblables sans possibilité de les distinguer. Son chant, bisyllabique, est un bon critère de distinction.

Répartition géographique

Le Pouillot ibérique se reproduit d’une part dans le nord-ouest de la péninsule ibérique (des Pyrénées jusqu’à l’ouest de la Galice et au nord du Portugal), d’autre part dans le centre et le sud du Portugal ainsi qu’en Andalousie. Il niche ailleurs en Espagne, de manière sporadique, et aussi dans quelques stations dispersées en Algérie et en Tunisie (Glutz von Blotzheim & Bauer, 1991 ; Cramp & Brooks, 1992 ; ISENMANN, 2000 et 2005).

En France, le Pouillot ibérique se reproduit actuellement sur une frange territoriale du quart ouest du département des Pyrénées-Atlantiques, essentiellement dans les forêts de plaine à proximité de l’océan Atlantique (Forêt de Biriatou, Forêt de Saint-Pée-sur-Nivelle) et, à l’intérieur des terres, dans la vallée du Bastan entre la frontière espagnole et la vallée de la Nive.

L’espèce ne semble pas hiverner en France, mais plutôt dans la péninsule ibérique et en Afrique du Nord jusqu’en Afrique tropicale.

Ecologie

Le Pouillot ibérique est rarement rencontré à des altitudes supérieures à 200 m en France, alors que des Pouillots véloces se rencontrent jusque dans l’étage montagnard. Il semble inféodé à des zones où l’humidité est constante au cours de l’année et le gel rare en hiver, alors que le Pouillot véloce semble moins exigeant sur le plan climatique (Salomon, 1987).

Comportement

La biologie du Pouillot ibérique qui n’a pas été particulièrement étudiée, paraît comparable à celle du Pouillot véloce. En période de reproduction, les mâles sont agressifs entre eux et les combats assez fréquents. Là où l’espèce côtoie le Pouillot véloce, elle est partiellement réactive à cette dernière. Le Pouillot ibérique mâle se montre en effet territorial vis-à-vis du Pouillot véloce mâle, mais il semble bien qu’en revanche, ce dernier serait peu agressif à l’encontre du précédent.

Le retour sur les sites de reproduction a lieu à partir de début avril (DUBOIS et al., 2000). Le départ des sites de reproduction est très difficile à préciser.

Reproduction et dynamique de la population

Les mâles se cantonnent au début du mois de mai, environ une dizaine de jours après les Pouillots véloces occupant la même zone. Pendant la proclamation territoriale, le mâle se positionne à grande hauteur dans un arbre parfois sur une branche effeuillée, s’y poste, le corps et les pattes quasi immobiles et oscille la tête latéralement tout en faisant vibrer ses ailes et ses rectrices en cadence rapide.

La parade nuptiale du mâle comporte également des vols démonstratifs au cours desquels, après avoir pris son essor, il se laisse tomber en battant des ailes de façon papillonnante.

Les liens du couple restent très étroits pendant toute la saison de reproduction sauf accident. On peut remarquer un certain nombre d’individus célibataires cantonnés parmi lesquels des mâles dominés tolérés qui ne chantent pas ou très peu. De ce point de vue, l’ensemble de ces comportements ne diffère guère de ceux du Pouillot véloce. Le Pouillot ibérique est en règle générale monogame, quoique, très exceptionnellement, des mâles avec deux femelles aient été notés.

A l’instar des autres pouillots, l’espèce a des mœurs très arboricoles, et construit son nid en forme de boule à entrée latérale tout près du sol et rarement à plus d’un mètre (Glutz von Blotzheim & Bauer, 1991). La femelle assure la quasi-totalité de la tâche. Les matériaux utilisés sont très divers, souvent des longues feuilles entrelacées et entremêlées de tiges plus coriaces. L’intérieur est souple et soyeux, garni de mousses, de crins et de plumes. Les œufs sont de teinte rosée chez le Pouillot ibérique alors qu’ils sont plus violacés chez le Pouillot véloce (Lynes, 1914). Une à deux pontes annuelles (en moyenne de 6 œufs) sont déposées suivant la réussite de la première. La première ponte a lieu autour du 15-20 avril et la seconde, vers la fin mai. La couvaison dure deux semaines, et il en est de même pour l’élevage des poussins jusqu’à l’envol. Environ une semaine s’écoule encore avant que les jeunes soient totalement indépendants des parents. Une nichée complète comporte 4 à 7 jeunes.

Régime alimentaire

Constitué essentiellement d’insectes de petite taille (larves et imagos), il peut à l’occasion s’enrichir de quelques arachnides, acariens et petits mollusques. La consommation occasionnelle de quelques baies et graines est aussi à considérer, notamment en dehors de la période de reproduction.

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

4030 - Landes sèches européennes (Cor. 31.2)

9120 - Hêtraies acidophiles atlantiques à sous-bois à Ilex et parfois à Taxus (Cor. 41.12)

9160 - Chênaies pédonculées ou chênaies charmaies subatlantiques et médio-européennes du Carpinion betuli (Cor. 41.24)

9230 - Chênaies galicio-portugaises à Quercus robur et Quercus pyrenaïca (Cor. 41.6)

9330 - Forêts à Quercus suber (Cor. 45.2)

Statut juridique de l’espèce

Reconnu très récemment par le Comité d’homologation britannique (Sangster et al.., 2002), le taxon n’est pas encore considéré comme une espèce à part entière par le Code nomenclatural de la Zoologie et de ce fait son statut est confondu avec celui du Pouillot véloce : espèce protégée (article 1er de l'arrêté du 17 avril 1981), inscrite aux Annexe II de la Convention de Berne et de la Convention de Bonn.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

L’espèce n’est pas localisée dans une aire protégée particulière à l’heure actuelle.

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

Le statut de conservation de l’espèce est considéré comme favorable en Europe, avec des effectifs estimés entre 360 000 et 530 000 couples (BIRDLFE INTERNATIONAL, 2004). La population semble se maintenir en Espagne et au Portugal. Un recensement, voire une estimation à partir de densités connues et extrapolées sur l’ensemble de l’aire de reproduction de l’espèce, n’a pas encore été réalisé. Etant moins anthropophile que le Pouillot véloce, les densités pourraient être plus faibles que chez ce dernier.

En France, il apparaît en voie de raréfaction. Dans les années 1980 (Salomon, 1987), l’espèce y était encore beaucoup plus répandue, s’étendant dans une aire schématiquement délimitée au sud par la frontière espagnole, au nord la vallée de l’Adour, et à l’est par une ligne reliant Peyrehorade (Landes), la forêt de Mixe, le Col d’Osquich, le Vert de Barlanès et la Pierre-St-Martin. L’aire de répartition du Pouillot ibérique était séparée de celle du Pouillot véloce par une étroite zone d’hybridation avec des succès de reproduction et de survie moins élevés chez les hybrides, argument majeur pour considérer le Pouillot ibérique comme une espèce distincte du Pouillot véloce (Salomon, 1997). Aujourd’hui, la zone de chevauchement des deux espèces apparaît comme un patchwork de massifs forestiers le long de la frontière basque espagnole (Forêts de Biriatou, d’Ainhoa et de Saint-Pée-sur-Nivelle).

Menaces potentielles

Compte tenu du caractère actuellement fragmentaire des connaissances de l’espèce, on peut très difficilement énoncer les menaces qui pourraient l’affecter.

On peut toutefois citer :

En France, une sylviculture qui modifierait par le choix de ses essences et un traitement trop sensiblement différents, l’habitat forestier actuel de ce pouillot.

En Espagne et au Portugal, la perte de grandes superficies d’habitat favorable, due aux plantations d’Eucalyptus et de Pins laricio, et l’évolution ou la disparition de la lande atlantique à Chêne tauzin et Fougère grand aigle, risquent de contrarier les échanges trans-pyrénéens possibles et sans doute nécessaires au maintien de notre population à effectif réduit.

La fragmentation excessive des milieux actuellement occupés par le développement des infrastructures routières dans les zones rurales dépeuplées peut également avoir un impact.

Propositions de gestion

Même si les causes de la rétraction actuelle observée de l’aire de nidification du Pouillot ibérique ne sont pas correctement identifiées en France, le maintien de la population devrait passer en premier lieu par un arrêt des plantations de Chênes d’Amérique, au détriment des Chênes sessiles, et par le maintien d’une strate arbustive limitée (ronces, ajoncs, aubépines, noisetiers…) dans les bois et forêts de la partie du département des Pyrénées-Atlantiques encore occupée (Salomon, 1987, 1997 ; Helbig et al., 2001).

Etudes et recherches à développer

Cette espèce ayant été récemment reconnue, il est urgent de suivre attentivement, l’évolution de son aire de répartition et d’encourager un dénombrement précis au printemps.

Il serait également intéressant d’étudier sa dynamique de population, supposée manifester une vitalité plus faible en limite d’aire de répartition.

Des études comportementales, la poursuite des comparaisons de la biologie des deux espèces (Pouillot véloce et Pouillot ibérique) ainsi que le suivi de l’impact des activités humaines seraient très utiles à mener, car avec cette espèce patrimoniale, nous avons ici un exemple d’enrichissement de la biodiversité.

Identifier les zones d’hivernage de l’espèce.

Bibliographie

BIRDLIFE INTERNATIONAL (2004).- Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International. (BirdLife Conservation series N°. 12) - 374 p.

CRAMP, S. & BROOKS, D.J. (1992).- The Birds of the western Palearctic. Vol VI, Oxford, Oxford University Press, Oxford : 612-634.

Dubois, P.J., Yésou, P & Olioso, G. (2000).- Inventaire des Oiseaux de France : avifaune de la France métropolitaine. Nathan, Paris. 397 p.

Erard, C. & Salomon, M. (1989).- Essai de caractérisation morphologique du Pouillot véloce Phylloscopus collybita brehmii (Homeyer). L'’Oiseau et R.F.O., 59 : 26-44.

Glutz von Blotzheim, U.N. & Bauer, K.M. (1991).- Handbuch der Vögel Mitteleuropas. Band 12/I, Passeriformes (3. Teil). Aula Verlag, Wiesbaden.

Helbig, A.J., Salomon, M., Bensch, S. & Seibold, I. (2001).- Male-biased gene flow across an avian hybrid zone : evidence from mitochondrial and microsatellite DNA. Journal of Evolutionary Biology, 14 : 277-287.

Lynes, H. (1914).- Remarks on geographical distribution of Chiffchaff and Willow Warbler. Ibis, 10 : 304-314.

Salomon, M. (1987).- Analyse d'une zone de contact entre deux formes parapatriques: le cas des Pouillots véloces Phylloscopus c. collybita et P. c. brehmii. Revue d'écologie (Terre Vie), 42: 377-420.

Salomon, M. (1997.).- Quel statut taxinomique donner au Pouillot “véloce” ibérique. Alauda, 65 . 63-81.

Salomon, M., Voisin, J.F., & Bried, J. (2003).- On the Taxonomic Status and Denomination of the Iberian Chiffchaffs . Ibis, 145 : 87-97 .

Sangster, G., Knock, A.G., Helbig, A.J. & Parkin, D.T. (2002).- Taxonomic recommendations for European birds. Ibis, 144 : 153-159.

Svensson, L. (2001).- The correct name of the Iberian Chiffchaff Phylloscopus ibericus Ticehurst 1937, its identication and new evidence of its winter grounds. Bulletin of the British Ornithologists Club,121 : 281–296.

Source: Cahiers d'habitat Oiseaux

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