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Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)
Fig. 1 - Aurélien Audevard
Fig. 1
Fig. 2 - Source : Urcun et al., 2006
Fig. 2
Fig. 3 - Source : CORA Drôme
Fig. 3
Fig. 4 - http://www.nrm.se/theswedishmuseumofnaturalhi
Fig. 4
Fig. 5 - Source: Alerstam and al., 2006.
Fig. 5

Populations et aire de reproduction

*Mondiale
Cosmopolite, 4 sous espèces : P. h. haliaetus dans le Paléarctique ; P. h. carolinensis en Amérique ; P. h. ridgwayi aux Caraïbes ; P. h. cristatus en Océanie et sud Indonésie. Population mondiale probablement inférieure à 50000 couples, la plupart entre 40° et 70° Nord ; l’Europe en accueille une part non négligeable (7600-11000 couples), dont les deux tiers en Suède et Finlande (BirdLife International 2004).

*En France
Le principal noyau de population se situe en Corse (28 couples). La population continentale en comptait 18 en 2006, principalement en région Centre (Wahl & Thibault 2007).

Tendances

La population européenne est en légère augmentation ; cette tendance est assez nette en France, puisque l’effectif a été multiplié par 4 depuis le début des années 1980. En nette augmentation à Organbidexka : +140% de 1981 à 2003 (Urcun 2004), relativement stable à l’Escrinet.

Aire d’hivernage

*Mondiale
Les nicheurs d’Amérique du Nord hivernent en Amérique du Sud, ceux d’Europe en autour du bassin méditerranéen et en Afrique et ceux de Sibérie en Asie du Sud.
La plupart des oiseaux européens hivernent en Afrique tropicale de l’Ouest, de la Mauritanie au Cameroun ; une plus faible proportion hiverne de l’Afrique de l’Est à l’Afrique du Sud. On a même connaissance d’un oiseau né en Norvège qui fut contrôlé en hivernage en Inde. Presque tous les juvéniles demeurent au moins 1 an (parfois 2) sur leur site d’hivernage avant de regagner les latitudes de reproduction (Cramp & Simmons 1980). 

*En France
Il concerne quelques individus chaque année (notamment dans le Finistère ces dernières années), mais demeure extrêmement marginal.

Migration

Type de vol
Vol battu beaucoup plus fréquent que chez la plupart des rapaces, vole plus vite que ces derniers. Utilise toutefois les ascendances thermiques à l’occasion.
Migre essentiellement de jour, mais les suivis satellites ont confirmé qu’une partie de la migration s’effectuait de nuit, surtout lors des grandes étapes : déserts et traversée de la Méditerranée (Alerstam et al. 2006).

Vitesse de vol
La traversée du Sahara s’effectue à une vitesse moyenne de 80 km/h (Siurot 2006). En Suisse, la vitesse moyenne mesurée avoisine plutôt les 50 km/h en vol mixte (glissé et battu) et 42 km/h en vol battu continu, le plus fréquent chez l’espèce (Bruderer & Boldt 2001).

Groupes
Migre le plus souvent en solitaire. Le groupe le plus important observé à Organbidexka est de 3 oiseaux.

Heure
On peut l’observer dès les premières heures du jour en migration, et jusqu’au crépuscule. Par exemple, c’est le rapace à l’amplitude horaire d’observation la plus longue à Organbidexka. Le passage y est toutefois plus intense entre 12 et 14 h.

Âge-ratio
A Falsterbö (Suède), les adultes migrent en moyenne plus tôt que les juvéniles en automne (Kjellen 1992).

Durée et distance
Un Balbuzard ayant été bagué en Finlande fut trouvé mort en Afrique du Sud, à 10059 km de son lieu de baguage (Oatley et al. 1998), mais en moyenne, les balbuzards suédois parcourent 6760 km lors de leur migration (Hake et al. 2001). La durée de la migration postnuptiale est beaucoup plus variable que celle de la prénuptiale (Alerstam et al. 2006) : en moyenne 39 jours à l’automne (14-55) et 26 jours au printemps (21-33) ; le nombre moyen de jours de voyage est semblable aux deux passage (25 à l’automne, 22 au printemps) : les haltes sont moins longues au printemps.
La plupart des individus parcourent en moyenne 250 km par jour, mais un des oiseaux suivis était un vrai champion : 431 km par jour en moyenne, 14 jours de migration. Le record n’est pas de lui : un autre individu a parcouru 954 km en une seule journée ! 

Trajet migratoire
La grande majorité des individus des populations suédoises traversent l’Europe de l’Ouest en direction de l’Afrique tropicale, franchissant le plus souvent le détroit de Gibraltar. Au contraire, les oiseaux finlandais migrent vers le sud-est. L’axe passant par l’Italie et la Sicile, ou celui passant par la Corse et la Sardaigne, sont également empruntés par une proportion non négligeable d’oiseaux. Les Balbuzards passent généralement sur un plus large front que les autres rapaces, y compris dans les goulets d’étranglement constitués par les détroits et cols de montagne : ils sont moins dépendants des thermiques. Le trajet emprunté lors de la migration prénuptiale est parfois très différent de celui emprunté à l’automne (des individus montrent des différentes plus fortes que ceux dont les trajets sont représentés sur les cartes ci-dessus). Une étude franco-espagnole a aussi montré que le Balbuzard avait une plus forte propension à migrer le long des côtes à l’automne (69 % des individus) qu’au printemps (39 %). Par contre, certains individus montrent une fidélité très marquée à certains sites de halte migratoire : ainsi, un individu bagué au nid en Ecosse en 1988 a été observé tous les ans de 1996 à 2006 (sauf en 2003) lors des passages prénuptiaux et postnuptiaux sur le lac du Jousseau, Vienne (Fleurant & Jeamet 2007).
Les oiseaux montrent une fidélité assez marquée à leurs sites d’hivernage.

En France, les Balbuzard migrent plus volontiers que d’autres rapaces en suivant le linéaire côtier. Un peu plus de la moitié des oiseaux franchissent les Pyrénées par leur partie occidentale, 43% par l’extrémité orientale, le reste par la partie centrale (Urcun 2004). Le seul oiseau né en France et muni d’une balise Argos est allé hiverner au Portugal (carte ci-contre, info Groupe Pandion, 2007).

Passage postnuptial
Déplacements notés dès juillet dans la moitié Nord de la France ; à Organbidexka, le passage débute durant les premiers jours d’août et s’achève début novembre, 80% des oiseaux passant entre le 28 août et le 3 octobre (Urcun 2004) ; à la montagne de la Serre, le passage culmine entre le 5 et le 15 septembre (Menu 1993) ; en Provence, le passage est le plus marqué lors de la première décade de septembre. A Gibraltar, le top-jour a généralement lieu autour du 17 septembre. Les principaux sites de passage sont les cols du Transpyr (entre 200 et 300 par automne) et le défilé de Fort l’Ecluse (entre 100 et 150).

Passage prénuptial
De début mars à fin avril, mouvements erratiques des jeunes non nicheurs en mai et juin (Dubois et al. 2001). Les sites migratoires de la vallée du Rhône ne voient pas passer plus de quelques dizaines d’oiseaux par printemps (130 en moyenne –mais jusqu’à 200– à l’Escrinet, 75 à Andance, etc.) ; il en est de même à Leucate (90 en moyenne). Le passage y a surtout lieu entre le 20 mars et le 10 avril : il concerne environ 50 % des oiseaux en Espagne et 60 % en France. Un comptage réalisé en avril 2004 sur l’ensemble du bassin de la Loire a permis d’estimer entre 200 et 300 le nombre d’individus en halte migratoire simultanée (Eliotout in Gensbol 2005).

Statut juridique

Espèce protégée, inscrite sur l’annexe 1 de la directive Oiseaux.
UICN : Préoccupation mineure (LC).

Menaces (et facteurs limitants) liées à l’homme

Dérangements en période de nidification.
Disponibilité des sites de nidification favorable (arbres porteurs).
Electrocution.
Chasse, notamment sur les zones d’hivernage. (et filets de pêche ou de protection des piscicultures)
Pollution et acidification des zones humides.
Pêche commerciale.
L’arrêt de l’emploi de pesticides organochloré a eu un impact très positif sur cette espèce.

Bibliographie

Alerstam, T., Hake, M. & Kjellén, N. 2006. Temporal and spatial patterns of repeated migratory journeys by ospreys - Anim. Behav. 71:555-566
BirdLife International. 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International.
Bruderer, B. & Boldt, A. 2001. Flight characteristics of birds : 1. radar measurements of speeds. Ibis 143: 178-204.
Cramp, S. & Simmons, K.E.L. 1980. The Birds of the Western Palearctic, Vol. II. Oxfrod University Press, Oxford.
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. (2001). Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Eliotout, B. (adaptation française) in Gensbol, B. 2005. Guide des rapaces diurnes d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Delachaux et Niestlé, Paris.
Fleurant, B. & Jeamet, E. 2007. Un migrateur fidèle dans la Vienne. Balbuzard info n°12-13. LPO-Mission Rapace.
Hake, M., Kjelle´n, N. and Alerstam, T. 2001. Satellite tracking of Swedish Ospreys Pandion haliaetus: autumn migration routes and orientation. – J. Avian Biol. 32: 47–56.
Kjellen, N. 1992. Differential Timing of Autumn Migration between Sex and Age Groups in Raptors at Falsterbo, Sweden. Ornis Scandinavica, 23, (4): 420-434
Menu, S. 1993. La migration postnuptiale des oiseaux à la montagne de la Serre : 1986-1992. LPO Auvergne.
Oatley, TB, Oschadleus, HD, Navarro, RA & Underhill, LG. 1998. Review of Ring Recoveries of Birds of Prey in Southern Africa: 1948-1998. Johannesburg: Endangered Wildlife Trust.
Urcun, J.-P. 2004. La migration postnuptiale du Balbuzard pêcheur à travers les Pyrénées. Organbidexka Col Libre, n°45.
Wahl, R. & Thibault, J.-C. 2007. Balbuzard pêcheur In Riegel J. & les coordinateurs espèce, Les oiseaux nicheurs rares et menacés en France en 2005 et 2006. Ornithos 14-3 : 137-163.

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