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Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis)
Fig. 1 - Luc Hoogenstein (Saxifraga)
Fig. 1

Bruant des neiges, Plectrophenax nivalis (Linné, 1758)

Classification (Ordre, Famille) : Passériformes, Embérizidés

Description de l’espèce

Ce bruant plutôt massif est court sur pattes et présente un bec assez puissant, conique, jaune pâle.

Les oiseaux vus en Europe du Nord-Ouest sont le plus souvent en plumage d’hiver. Celui-ci est globalement très pâle, crème beige, avec les couvertures des ailes blanches, bien visibles en vol, de même que les rémiges secondaires. Le bout de l’aile est noir. Ce contraste est plus ou moins important, selon l’âge et le sexe de l’oiseau : les femelles, et plus encore les jeunes, sont brun strié de noir dessus. La queue est noire avec les paires de rectrices externes blanches.

La mue post-nuptiale des adultes est complète. Elle démarre entre mi juillet et mi août et dure un peu plus d’un mois. La mue des jeunes est partielle et débute environ trois semaines après l’envol (Cramp et al., 1998).

Les cris de contact sont aigus, parfois un peu roulés et doux (Tous les oiseaux d’Europe, Jean-Claude Roché, CD n°4, plage n° 87).

Longueur totale du corps : 15,5 à 18 cm ; poids : entre 35 et 45 grammes en moyenne.

Difficultés d’identification (similitudes)

En France, la seule espèce qui ressemble au Bruant des neiges est la Niverolle alpine Montifringilla nivalis, laquelle vit en montagne. Le Bruant des neiges ne fréquente qu’exceptionnellement ce milieu en France.

Répartition géographique

Il existe quatre sous-espèces de Bruant des neiges dans le monde. Leur distribution est circumpolaire. P. n. nivalis se reproduit de l’Alaska à travers toute l’Amérique du Nord, en Islande, en Ecosse, aux îles Féroé et au Spitzberg, en Scandinavie et dans la péninsule de Kola. Elle est remplacée parP. n. vlasowae du nord-ouest de la Russie jusqu’à l’est de la Sibérie. Quantà P. n. Insulae, elle niche en Islande et en Ecosse. Enfin, P. n. townsendi se reproduit dans les Aléoutiennes, le Kamtchaka et le long de la côte de Sibérie orientale (BYERS et al., 1995).

Les populations qui se reproduisent en Europe du Nord hivernent en Europe du Nord-Ouest, principalement de l’Ecosse à la mer du Nord, la Baltique, le sud de la Scandinavie, mais aussi à l’intérieur des terres, de l’Europe de l’Est à travers la Sibérie occidentale et centrale (Banks et al., 1991).

En France, limite méridionale de son aire d’hivernage, le Bruant des neiges s’observe en hiver le long du littoral de la frontière belge à celle de l’Espagne. Il est surtout présent dans le nord de la France, en Normandie, et, secondairement, en Bretagne. Au sud de la Loire, il est nettement plus rare, quoique assez régulier, jusqu’à la Gironde. Il est plus occasionnel ailleurs, y compris à l’intérieur des terres et sur la façade méditerranéenne (DUBOIS et al., 2000). P. n. nivalis et P. n. insulae hivernent en France, la seconde, surtout dans l’Ouest (MAYAUD, 1936 ; YÉSOU, 1998).

Ecologie

En période de reproduction, ce bruant affectionne le paysage de toundra, parsemé de rochers et de végétation basse. Il ne craint pas la neige et niche aussi sur les falaises.

En hiver, cette espèce assez grégaire fréquente en groupes plus ou moins importants les bords de mer : laisses de mer, prés salés, plages sableuses ou caillouteuses, marais littoraux et salants, dunes, mais aussi labours ou cultures côtières. Il est parfois présent en bordure de fleuve ou en zones ouvertes de montagne.

Comportement

Les oiseaux arrivent, souvent en petits groupes, principalement en novembre, parfois dès octobre, mais en nombre restreint. Des arrivées se produisent également en décembre au gré des vagues de froid. Au printemps, les oiseaux quittent les lieux d’hivernage entre fin janvier et mi-mars. Les observations d’avril et de mai sont rares.

L’espèce arrive sur ses lieux de reproduction septentrionaux dès le mois d’avril, ce qui en fait sans doute le migrateur le plus précoce de l’Arctique.

Reproduction et dynamique des populations

L’espèce est principalement monogame ; le couple ne reste unis que pour la période de reproduction.

Le nid est construit dans une crevasse de rocher le plus souvent, ou contre une touffe d’herbe, mais aussi sur une habitation. Il est bâti exclusivement par la femelle, laquelle y dépose 4 à 6 œufs de couleur bleu pâle.

La ponte débute fin mai en Ecosse, début juin plus au nord (Spitzberg). Il existe une ponte de remplacement. L’incubation dure 12 à 13 jours. Les jeunes naissent nus et aveugles.

La période d’envol intervient à l’âge de 12 à 15 jours. Les jeunes sont nourris par les deux parents. Après l’envol, les jeunes sont encore nourris par les parents pendant une période de 8 à 12 jours.

Le succès de la reproduction varie surtout en fonction du taux de prédation. En Ecosse, malgré une ponte de plus faible taille, la productivité est meilleure du fait d’un meilleur succès de reproduction et d’une saison plus longue (Smith, 1991). Le taux d’éclosion apparaît assez élevé, de 80 à 90 %, alors que le succès à l’envol est beaucoup plus variable, parfois assez faible : de 39 à 80 % (Lyon & Montgomerie, 1987).

La première reproduction intervient à l’âge d’un an.

La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 9 ans (Staav, 2006).

Régime alimentaire

L’espèce est principalement granivore, mais peut être occasionnellement insectivore, notamment en période de reproduction, lors du nourrissage des jeunes.

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

1140 - Replats boueux ou sableux exondés à marée basse (Cor. 14)

1150*- Lagunes côtières (Cor. 21)

1160 - Grandes criques et baies peu profondes (Cor. 12)

1210 - Végétation annuelle des laisses de mer (Cor. 17.2)

1220 - Végétation vivace des rivages de galets (Cor. 17.3)

1230 - Falaises avec végétation des côtes atlantiques et baltiques (Cor. 18.21)

1310 - Végétation pionnière à Salicornia et autres espèces annuelles des zones boueuses et sableuses (Cor. 15.1)

1320 - Prés à Spartina (Spartinion maritimae) (Cor. 15.2)

1330 - Prés salés atlantiques (Glauco-Puccinellietalia maritimae) (Cor. 15.3)

2110 - Dunes mobiles embryonnaires (Cor. 16.211)

2120 - Dunes mobiles du cordon littoral àAmmophila arenaria (dunes blanches) (Cor. 16.212)

2130*- Dunes côtières fixées à végétation herbacée (dunes grises) (Cor. 16.221 à 16.223 et 16.225 à 16.227)

2160 - Dunes àHippophaë rhamnoides(Cor. 16.251)

2170 - Dunes àSalix repens ssp. argentea (Salicion arenariae) (Cor. 16.26)

Statut juridique de l’espèce

Le Bruant des neiges est une espèce protégée (article 1er, arrêté du 17 avril 1981), inscrite à l’Annexe II de la Convention de Berne.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

De par sa répartition limitée dans l’hexagone, le nombre de sites protégés accueillant le Bruant des neiges est faible. On peut néanmoins citer les sites suivants où il est observé régulièrement : platier d’Oye(Pas-de-Calais), estuaires picards-Baie de Somme et d’Authie (Somme), la baie des Veys (Manche), tous trois en ZPS et partiellement en réserves naturelles), ainsi que la baie du Mont Saint-Michel (ZPS et réserve de chasse maritime).

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

La population européenne est marginale en regard de la répartition mondiale du Bruant des neiges. Elle est évaluée entre 680 000 et 1,7 million de couples (BirdLife International, 2004). Son statut de conservation en Europe est considéré comme favorable. Les pays qui hébergent les plus gros effectifs nicheurs sont le Groenland (Danemark) avec 500 000 à un million de couples, puis la Norvège (100 000 à 500 000), l’Islande (50 000 à 100 000), la Suède (20 000 à 50 000) et la Russie (1 500 à 15 000).

En France, le Bruant des neiges est un hivernant peu commun. Ce sont quelques centaines d’individus (100 à 400) qui sont observés durant la mauvaise saison dans notre pays, parfois jusqu’à un millier en cas d’hiver dur comme celui de 1996/1997 (DUBOIS et al., 2000). Même si les variations interannuelles d’effectifs sont importantes, la tendance de l’espèce en France paraît stable tout au long du 20ème siècle et au début du 21ème. Cependant, le statut de conservation de l’espèce est considéré comme Vulnérable en France (Rocamora & Yeatman-Berthelot, 1999).

Menaces potentielles

Il n’y a pas de menaces majeures ou directes connues qui pèsent sur l’espèce en France.

Ce bruant fréquente cependant des milieux littoraux qui sont eux-mêmes de plus en plus fréquentés par le public. Cette pression humaine peut avoir un retentissement indirect sur les conditions d’hivernage de l’espèce. Ainsi dans le nord de la France, les petites bandes sont fréquemment levées sur les plages par des promeneurs et leurs chiens en liberté. Par ailleurs, les risques de dégradations des habitats côtiers, par urbanisation et aménagements divers, notamment au sein de certains sites fréquentés de préférence, ne peuvent que lui être néfastes (Rocamora & Yeatman-Berthelot, op. cit.)

Il a été mis en évidence en Europe occidentale des déclins liés à la dégradation des conditions de ressources alimentaires pour plusieurs espèces granivores hivernantes (DIERSCHKE & BAIRLEIN, 2003). Cela pourrait aussi concerner les sites français où hiverne le Bruant des neiges.

Propositions de gestion

Les efforts réalisés par les gestionnaires de milieux naturels littoraux, dont les prés salés pâturés par les moutons, comme autour du Mont Saint-Michel, ne peuvent que profiter au Bruant des neiges et aux autres passereaux nordiques.

Sur certaines zones très fréquentées, comme la partie occidentale de la réserve naturelle du Platier d’Oye où l’espèce hiverne, il serait nécessaire de réglementer l’accès de certaines zones de prés salés pour assurer la tranquillité de la guilde de petits passereaux hivernants.

Etudes et recherches à développer

Aucune étude particulière sur les exigences écologiques du Bruant des neiges en France n’a été réalisée, même si localement l’espèce a été bien suivie (MOUTON & TRIPLET, 1984). Le suivi quantitatif de la population hivernante reste malheureusement parcellaire. Ce qui rend les estimations d’effectifs assez peu robustes. Par ailleurs, il serait utile de mettre en place un suivi des passereaux nordiques hivernants (incluant aussi les alouettes, la Linotte à bec jaune Carduelis flavirostris, le Bruant lapon Calcarius lapponicus,…).

Bibliographie

Banks, K. W., clark, H., mackay, i. r. k., mackay, s. g. & sellers, r. m. (1991).- Origins, population structure and movements of Snow Buntings Plectrophenax nivalis wintering in Highland region, Scotland. Bird Study, 38 (1): 10-19.

BirdLife International(2004).- Birds in Europe: population estimates, trends and conservation status. BirdLife International, Conservation Series No. 12. Cambridge, UK, 374 p.

BYERS, C., OLSSON, U. & CURSON, J. (1995).-Buntings and Sparrows. Pica Press, London. 334 pp.

CRAMP, S. L., SIMMONS, K. E. L., Snow, D. W. & Perrins, C. M. (1998).- The Complete Birds of the Western Palearctic on CD-ROM. Version 1.0 for PC. Oxford University Press. London, UK.

DIERSCHKE, J. & BAIRLEIN, F. (2003).- Why did granivorous passerines wintering in Wadden Sea salt marshes decline? Ardea, 90 (3): 471 – 477.

DUBOIS, P. J., LE MARECHAL, P., OLIOSO, G. & YESOU, P. (2000).- Inventaire des Oiseaux de France. Nathan/HER, Paris, France. 397 p.

Lyon, B.E., Montgomerie, R.D. (1987).- Ecological correlates of incubation and feeding: a comparative study of high arctic finches. Ecology, 58: 713-722.

MAYAUD, N. (1936).- Le Bruant des neiges Plectrophenax nivalis en France. Alauda, 8 (1) : 9-24, add. 269.

Mouton, J. & Triplet, P. (1984).- Notes sur les stationnements de l’Alouette haussecol Eremophila alpestris, du Bruant des neiges Plectrophenax nivalis et de la Linotte à bec jauneAncanthis flavirostris sur le littoralpicard (Somme). Picardie Écologie, n.s., 1 : 54-57.

Rocamora, G. & Yeatman-Berthelot, D. (1999).- Oiseaux menacés et à surveiller en France. Liste rouge et recherche de priorités. Populations. Tendances. Conservation. Société d’Etudes Ornithologiques de France & Ligue pour la Protection des Oiseaux, Paris, 560 p.

SMITH, R. (1991).- Snow Bunting. In Stroud, D. A. & Glue, D. (Eds.) Britain's birds in 1989/90: the conservation and monitoring review. BTO/JNCC: 112-113.

Staav, R. & Fransson, T. (2006).- EURING list of longevity records for European birds (http://www.euring.org/data_and_codes/longevity.htm).

YESOU, P. (1998).- Afflux de Bruants des neiges Plectrophenax nivalis en France (sept. 1996 - mai 1997). Ornithos 5 : 180-187.

Source: Cahiers de l'habitat Oiseaux

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