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Fort de l'Eve - vendredi, 14. février 2020

REFLEXIONS SUR LES COMPTAGES EN 2019.

Après l’excellente année 2018 il fallait confirmer l’intérêt du Fort de l’Eve et compléter les connaissances sur la migration diurne postnuptiale. Tous les efforts ont été concentrés sur ce lieu afin d’avoir une qualité de suivi maximale. Il y a eu 101 séances d’observation en tout. On ne peut pas rêver mieux. Les observations ont été quotidiennes du 8/09 au 1/12. Auparavant il y a eu 4 séances d’observation en septembre avant le 6/09, et 13 séances en août. Ces observations en début de saison postnuptiale ont été instructives car très peu effectuées les autres années. C’est ainsi que nous avons bien progressé dans la connaissance du passage des hirondelles. Merci aux observateurs qui se sont investis dans cette tâche.

La météo n’a pas été aussi favorable qu’en 2018. Après un été extrêmement sec, un régime prédominant de vents d’Ouest avec des pluies fréquentes s’est mis en place à partir de la troisième décade de septembre. Les observations n’ont pas toujours été faciles. Le flux migratoire qui, en 2018, a presque toujours suivi la côte dans le sens Le Croisic-Saint-Nazaire s’est souvent inversé en 2019, donc de Saint-Nazaire vers le Croisic. En effet les passereaux aiment franchir l’estuaire face à un vent faible ou moyen. Dans ces circonstances il est probable que de nombreux oiseaux arrivant du Nord ou de l'Est aient traversé l’estuaire entre Donges et Saint-Nazaire en volant « en crabe » face au vent d’Ouest et ne soient pas allés jusqu'au Fort de l’Eve. Quant à ceux qui sont passés au Fort de l'Eve en direction de l'Ouest, peut-être ont-ils franchi l'estuaire à la pointe de Chémoulin ou ont-ils fait demi-tour. La migration semblait quelquefois chaotique. Quelques épisodes de vent du secteur Sud rendaient également la détection difficile car les oiseaux arrivant du Nord prenaient de l’altitude avant de franchir l’estuaire et pouvaient le franchir n’importe où sans passer forcément par le Fort de l’Eve. Ce fut le cas le 17/10, par un vent de Sud-Sud-Est de 11 km/h : les oiseaux franchissaient l’estuaire au-dessus de nous, mais également aussi loin que le regard pouvait porter vers l’Ouest et vers l’Est. A cette distance les oiseaux n’étaient que de petits points dans le ciel, d’où un chiffre important de non-identifiés : 765. Ce jour-là des milliers d’oiseaux ont pu franchir l’estuaire et échapper à notre détection. Cela confirme ce qui a déjà été compris les années précédentes : le Fort de l’Eve est un site migratoire au débit moins important que d’autres grands sites migratoires côtiers où tout le flux se concentre en un seul point ( Banc de l’Ilette, Falaises de Carolles, Pointe de l’Aiguillon etc.). En effet, pour franchir l’estuaire, il y a plusieurs points de passage. Pour compliquer le tout, certaines espèces qui ne craignent pas de voler au-dessus de la mer (hirondelles, pipits etc.) peuvent opter pour un point de passage alors que d’autres qui sont moins hardies ( grives, pinsons etc.) peuvent prendre un chemin différent.

Par rapport à la saison postnuptiale précédente, en France, il y a eu une baisse du flux côtier et une augmentation du flux continental. Ainsi, à la colline de Sion (site continental Est) il y a eu 833 000 oiseaux en 2019 au lieu de 266 000 en 2018. Au Fort de l'Eve il y a eu une forte baisse par rapport à l'an dernier : 141 000 en 2019, au lieu de 222 000 en 2018. Beaucoup d'espèces sont en baisse, mais c'est surtout la baisse spectaculaire des pinsons (51 000 au lieu de 132 000) qui explique ce déficit Le flux côtier a peut-être été moins bien détecté à cause de la météo défavorable qui a empêché une bonne compression du flux. Les populations des espèces qui traditionnellement migrent par la voie côtière ont-elles eu un mauvais succès de reproduction ?  Une abondance inhabituelle de nourriture sur le trajet migratoire en Europe du Nord et de l’Est a-t-elle incité les oiseaux à raccourcir leur trajet migratoire ? En réalité les explications peuvent être nombreuses. Les paramètres migratoires ne sont pas tous bien connus.

Nous nous sommes déjà interrogés les années précédentes sur ce qu’il advenait des oiseaux qui passaient en masse sur les sites côtiers de la Manche et qui n’étaient plus détectés par la suite. La même interrogation subsiste en 2019 puisque les effectifs observés à Noirmont Point (Ile de Jersey) et Planguenoual (Côte d'Armor) ne réapparaissent pas, comme la logique le voudrait, à l’estuaire de la Loire. Par exemple 154 000 Pinsons sont passés à Planguenoual/Côtes d’Armor (et le site n’a pas été suivi tous les jours !) et seulement 52000 ont été vus au Fort de l’Eve, lesquels pouvant aussi provenir du flux continental sans être passée par Plangenoual. Nous avions déjà constaté les années précédentes que la Bretagne occasionnait une rupture dans le flux côtier presque linéaire depuis la Belgique. Ces oiseaux hivernent ils en Bretagne ? Quittent-ils la Bretagne en une migration rampante indétectable ?

Nouveauté 2019 : nous avons publié quotidiennement nos chiffres sur le site web « migraction.net ». Nous trouvons fort utile et agréable de consulter tous les jours les observations des autres sites migratoires. Parallèlement j’espère que nos collègues trouvent également de l’intérêt à consulter nos observations.

Comme l'an dernier, Joël Fièvre et Joël Bourles ont assuré l'essentiel des comptages.

 
posté par Victor Leray, édité par Anonyme
Fort de l'Eve - vendredi, 14. février 2020

REFLEXIONS SUR LES COMPTAGES EN 2018.

Déjà trois années de suivi :

2016 : 42 séances d’observation à la pointe de Penchâteau : 41847 oiseaux. Le but était de prouver l’existence d’un flux migratoire et de tester les méthodes d’observation.

2017 : 57 séances d’observation à la pointe de Penchâteau : 63627 oiseaux. On a mieux compris le fonctionnement de la migration à l’estuaire de la Loire grâce à la prospection d’autres lieux propices, en particulier le Fort de l’Eve (18 séances d’observation, 22585 oiseaux) et Donges (5 séances d’observation, 2952 oiseaux). Pour avoir une vision plus régionale du phénomène, des prospections ont été faites au Nord jusqu’au Morbihan et à l’Est jusqu’à Cordemais. Encore plus à l’Est, vers Nantes, les observateurs du site de Port Barbe nous ont renseigné sur la migration loin de la côte.

2018 : l’année des surprises !

Le changement principal a été la priorité donnée au Fort de l’Eve  par rapport à la pointe de Penchâteau et ce, pour différentes raisons. Le débit (nombre d’oiseaux comptés par rapport au temps passé) est supérieur. Le confort d’observation est meilleur grâce à un champ de vision plus large. On voit les oiseaux arriver de plus loin. On peut utiliser plus souvent le télescope. Par conséquent la détermination est plus facile. Autre avantage : le site est plus près du domicile des principaux observateurs.

Pointe de Penchâteau : 14 séances d’observation, 15543 oiseaux.

Fort de l’Eve :  88 séances d’observation, 222 358 oiseaux !

Qui aurait cru qu’il  y avait un site migratoire à plus de 220 000 oiseaux en Loire-Atlantique ? Bien sûr on savait depuis longtemps qu’il y avait un passage sur la côte mais on ignorait presque tout sur son ampleur et son fonctionnement. Les observateurs assidus ont été bien récompensés par ce résultat inattendu et inespéré.

L’estuaire de la Loire a une géographie complexe avec plusieurs points de passage situés entre la pointe de Penchâteau et Donges. A cause de cela il est impossible de savoir combien de migrateurs y passent véritablement. Quelle proportion du total est-elle détectée au Fort de l’Eve ? C’est une question sans réponse.

Autre surprise : nous pensions qu’à fin octobre l’essentiel du passage était fait, mais les chiffres montrent qu’il y a eu autant d’oiseaux en novembre qu’en septembre et octobre réunis. Le passage a continué en décembre. Il y a même eu une journée à 2756 oiseaux le 04/12/2018 et 731 oiseaux le 10/12/2018. Le passage a ensuite continué faiblement jusqu'au 14/12/2018 puis n'a plus été détecté. Dans les autres sites migratoires de l’Ouest de la France d'importants effectifs ont aussi été remarqués pendant la seconde moitié de novembre .

Parallèlement les prospections d’autres sites ont continué pour avoir une vue régionale du phénomène : Redon, Pointe du Castelli, La Herpe (La Falaise/Batz-sur-Mer qui concentre ce qui arrive à la presqu’île du Croisic), Pointe de Chémoulin, Fort de Villes-Martin etc. On peut dire maintenant que tous les sites potentiellement intéressants ont été visités au moins une fois.

La météo était avec nous. De plus il semble que le flux de la Manche l’ait emporté sur le flux continental, ce qui a augmenté les chances d’un bon passage côtier. Cette conjonction de conditions favorables peut très bien ne pas se reproduire tous les ans. L’avenir nous dira si c’était vraiment une année exceptionnelle.

Tous les soirs nous regardons les résultats des autres postes de comptage.  Cette année le site des falaises de Carolles n’a pas fait l’objet de comptages. Dommage ! C’était le baromètre du flux de la Manche.

Il y a eu des observateurs au Fort de l’Eve presque tous les jours. Merci à tous pour ces bons moments partagés. Merci particulièrement à Joël Bourles et Joël Fièvre qui se sont le plus impliqués dans les comptages.

 
posté par Victor Leray, édité par Anonyme
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