fr
de
it
en
es
nl
 Visiteur Anonyme 
Accueil
Base de données
 - 
Accueil base de données
 - 
Notre charte
  Les observations
    - 
Synthèse annuelle
  Les galeries
    - 
Toutes les photos
  Statistiques d'utilisation
Qu'est-ce que la migration ?
Les sites de migration
Connaître les migrateurs
Ressources et liens
La mission migration
Les partenaires
Busard cendré (Circus pygargus)
Fig. 1 - Fabrice Cahez
Fig. 1
Fig. 2 - Source:Garcia, J.T. & Arroyo, B.E. 1998.
Fig. 2
Fig. 3 - Source:Urcun et al., 2006
Fig. 3

Populations et aire de reproduction

*Mondiale

Vallées, landes, tourbières, polders, steppes cultivées, prairies sèches et champs de céréales, de l’Espagne à l’Asie Centrale, jusqu’au Maroc et en Tunisie au sud et jusqu’au sud de la Scandinavie au Nord. Probablement autour de 80000 couples, dont 35000-65000 en Europe. Les plus grosses populations, et les moins bien estimées, se situent en Russie (BirdLife International 2004).

*En France 

Avec environ 4500 couples nicheurs (Thiollay & Bretagnolle 2002), la France constitue un bastion important de l’espèce en Europe de l’Ouest. On trouve les populations les plus importantes en Poitou-Charentes, Champagne-Ardenne, Lorraine, Massif Central et Languedoc-Roussillon.

Tendances

En légère augmentation globale (mais plutôt en régression en France). Au col d'Organbidexka, l’espèce affiche une certaine stabilité sur la période 1981-2001.

Aire d’hivernage 

*Mondiale

Les oiseaux asiatiques hivernent dans le sous-continent Indien et au Sri Lanka ; les Busards cendrés d’Europe hivernent majoritairement en Afrique de l’ouest subsaharienne, avec des densités maximales dans la vallée du Niger (Thiollay 1989), et ceux de Russie en Afrique de l’Est et jusqu’en Afrique du Sud. Les oiseaux français pourraient hiverner majoritairement au Sénégal.

Les mâles immatures demeurent pour la plupart sur leurs sites d’hivernage, revenant se reproduire au cours de leur 3ème année civile dans leur aire de reproduction paléarctique ; ce n’est pas le cas des femelles, qui peuvent nicher dès leur 2ème année (Cramp & Simmons 1980; Clarke 1996).

*En France 

Aucune donnée hivernale.

Figure 2. Aire de reproduction (gris sombre), aire d’hivernage (gris clair) et aire d’hivernage mal définie (gris hachuré) du Busard cendré, d’après  Garcia & Arroyo 1998. Les trajets migratoires sont représentés par des flèches (vers le sud pour la migration postnuptiale, vers le nord pour la migration prénuptiale).

Migration

Type de vol

Vol battu plus fréquent que les vols planés, utilise moins les ascendances thermiques que les rapaces de taille supérieure (y compris le Busard des roseaux). Le Busard cendré (comme le pâle) maximise ses performances de vol en combinant les différents types de vol, planés ascendants, glissés et battus et est moins dépendant des couloirs thermiques que les grands planeurs (Spaar & Bruderer 1997).

Altitude de vol

Les données obtenues à partir d’oiseaux équipés de balises Argos en Espagne indiquent que l’espèce migre généralement assez bas, entre 0 et 210 m, ce qui lui permet notamment de chasser durant la migration ; une seule altitude supérieure à été observée, d’un oiseau volant à 608 m au-dessus du sol peu de temps après avoir traversé l’Atlas ; les oiseaux traversent la mer à très faible altitude, presque au ras des vagues (Limiñana et al. 2007).

Vitesse

Les oiseaux avancent en moyenne en couvrant 25 km par heures, avec un record de 65 km parcourus en une heure (Limiñana et al. 2007). Les mensurations au radar indiquent une vitesse moyenne de 45 km/h en vol glissé, 37 km/h en vol mixte (glissé et battu) et 31 km/h en vol battu (soit le plus lent des busards pour ce dernier type de vol) (Bruderer & Boldt 2001).

Groupes

Environ 1,3 oiseaux par vol en moyenne à Organbidexka.

Heure

Au col d'Organbidexka, le Busard cendré peut passer dès les premières heures du jour, avec une intensité maximale entre 8h et 14h (OCL, site internet). Les suivis télémétriques indiquent que la plupart des déplacements ont lieu durant l’après midi, et que plus le soir approche, plus les oiseaux voyagent vite (Limiñana et al. 2007). Certains auteurs suggèrent que l’espèce peut parfois migrer de nuit : des migrateurs ont été observés partir en mer après le coucher du soleil (Spaar & Bruderer 1997) ; aucun des busards munis de balises Argos n’a pour l’instant permis d’observer ce comportement.

Âge-ratio

A Falsterbö (Suède), les adultes migrent en moyenne plus tôt que les juvéniles en automne (Kjellen 1992).

Durée et distance

Un Busard cendré hollandais a parcouru près de 5000 km (en 33 jours) pour aller hiverner au Nigéria (Trierweiler et al. 2007). Les Busards cendrés espagnols parcourent en moyenne 2500 km (entre 2200 et 2900) et mettent entre 10 et 30 jours durant leur migration (Limiñana et al. 2007).

Alors qu’en début de migration, le Busard cendré hollandais effectuait une centaine de kilomètres par jour, lors de la traversée du Sahara, il a effectué 1247 km en 2 jours (Trierweiler et al., op. cit.). Les Busards cendrés espagnols ont parcouru en moyenne entre 93 et 219 km par jour ; un individu a parcouru plus de 450 km en une journée dans le Sahara (Limiñana et al. 2007).

Haltes migratoires

Les suivis télémétriques indiquent que certains individus ne font jamais halte plus d’un ou deux jours au cours de leur migration et que certains s’arrêtent jusqu’à 10 jours sur un site qui leur convient (Limiñana et al. 2007).

Trajet migratoire

Le Busard cendré (au moins une certaine proportion des populations) semble effectuer une migration en boucle assez marquée (Garcia & Arroyo 1998). Par exemple, les comptages sont beaucoup plus importants à l’automne qu’au printemps à Gibraltar, et c’est l’inverse à Malte et en Italie (voir figure 2). Les oiseaux bagués observés en France proviennent majoritairement d’Angleterre, des Pays-Bas et d’Allemagne.

Ce rapace rechigne moins que les plus grandes espèces à traverser la mer : en Espagne, 65% des Busards cendrés traversent la Méditerranée en longeant la côte est du pays plutôt que de continuer jusqu’à Gibraltar, et doivent ainsi traverser 140 km de mer (Meyer et al. 2000).

Passage prénuptial

Les premiers individus sont observés plus précocement à l’est du pays (dès le début du mois de mars) que dans l’ouest (début avril) (Dubois et al. 2001). Il se poursuit jusqu’au mois de mai.

Passage postnuptial

Au col d'Organbidexka, il a lieu du début du mois d’août au début de celui d’octobre, et d’intensité maximale lors des derniers jours d’août et des premiers jours de septembre. Les suivis télémétriques d’oiseaux espagnols montrent que les individus ont entamé leur migration avec plus d’un mois d’écart entre le premier départ (25 juillet) et le dernier (3 septembre) des 10 adultes suivis. Certains sont déjà arrivés sur leur sites d’hivernage début août, la plupart y arrivant en septembre (Limiñana et al. 2007). L’espèce ne s’attarde que très rarement en France jusqu’à la fin octobre, exceptionnellement en Novembre (Dubois et al. 2001).

Figure 3. Evolution des effectifs de Busards cendrés migrateurs à Organbidexka, Lindux et Lizarrieta. D’après Urcun, Renard & Auclair 2006.

Statut juridique

Espèce protégée, inscrite sur l’annexe 1 de la directive Oiseaux.

UICN : Préoccupation mineure (LC).

Menaces liées à l’homme


La reproduction des busards cendrés est menacée dans toutes les grandes régions d'agriculture intensive, les jeunes n'ayant généralement pas pris leur envol lorsque débutent les moissons. Partout en France, sur le terrain, des bénévoles se mobilisent pour localiser les nids, contacter les agriculteurs propriétaires ou exploitants et faire en sorte de décaler la moisson, d'en protéger les nids ou de les déplacer sur un autre site.


Bibliographie

BirdLife International. 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International.
Bruderer, B. & Boldt, A. 2001. Flight characteristics of birds : 1. radar measurements of speeds. Ibis 143: 178-204.
Clarke, R. 1996. Montagu’s Harrier. Arlequin, Chelmsford
Cramp, S., Simmons, K.E.L. 1980. The birds of the Western Paleartic, vol 2. Oxford University Press, Oxford
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. (2001). Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Garcia, J.T. & Arroyo, B.E. 1998. Migratory movements of western European Montagu’s Harrier Circus pygargus : a review. Bird Study 45: 188-194.
Kjellen, N. 1992. Differential Timing of Autumn Migration between Sex and Age Groups in Raptors at Falsterbo, Sweden. Ornis Scandinavica, 23, (4): 420-434
Limiñana, R., Soutullo, A. & Urios, V. 2007. Autumn migration of Montagu’s harriers Circus pygargus tracked by satellite telemetry. J. Ornithol. (sous presse)
Meyer, S.K., Spaar, R., Bruderer, B. 2000. To cross the sea or to follow the coast? Flight directions and behaviour of migrating raptors approaching the Mediterranean sea in autumn. Behaviour 137:379–399
Spaar, R. & Bruderer, B. 1997. Migration by Flapping or Soaring: Flight Strategies of Marsh, Montagu's and Pallid Harriers in Southern Israel. The Condor, 99 (2) : 458-469.
Thiollay, J.M. (1989) Distribution and ecology of palearctic birds of prey wintering in West and Central Africa. In Raptors in the Modern World (eds B.U. Meyburg & R.D. Chancellor), pp. 95.108. WWGBP, Germany.
Thiollay, J.M. & Bretagnolle, V. (2004).- Rapaces nicheurs de France, Distribution, effectifs et conservation.Delachaux et Nieslé, Paris, 176 p.
Trierweiler, C., Koks, B., Drent, R.H., Exo, K.M., Komdeur, J., Dijkstra, C. & Bairlein, F. 2007. Satellite tracking of two Montagu’s Harriers (Circus pygargus): dual pathways during autumn migration. J. Ornithol. (sous presse)

Liens

http://www.busards.com/

http://www.ua.es/proyecto/cenizo/index.html

http://www.werkgroepgrauwekiekendief.nl/?id=127

Visionature
VisioNature est un outil développé avec la collaboration du réseau LPO. Grâce aux technologies Internet, débutants, amateurs et professionnels naturalistes, peuvent partager en temps réel leur découverte et ainsi améliorer la connaissance et la protection de la faune

Biolovision Sàrl (Switzerland), 2003-2024