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Goéland brun (Larus fuscus)
Fig. 1 - Alain Fossé
Fig. 1

Populations et aire de reproduction

*Mondiale
Le Goéland brun se reproduit du Portugal jusqu’au Groenland et la mer Blanche. On distingue les oiseaux de la sous-espèce nominale, Larus f. fuscus, occupant la majeure partie de la Fennoscandie et de la région balte, au manteau plus noir, et les oiseaux occidentaux, Larus f. graellsii, nichant de l’Islande à la péninsule Ibérique, plus grands et à manteau plus clair. Les oiseaux nichant entre ces deux groupes ont une coloration de manteau intermédiaire et sont nommés intermedius : on les trouve du Nord de la France au sud de la Scandinavie (Yésou 2003). Population mondiale estimée à 350000 couples, dont 114000 en Grande-Bretagne (BirdLife International 2004).

*En France
Nicheur répandu sur le littoral occidental français, 22650 couples à la fin des années 1990 (Cadiou et al. 2004), auxquels s’ajoutent les milliers d’estivants non nicheurs, principalement le long des côtes du sud-ouest de la France (Dubois et al. 2001).

*Tendances
Les effectifs reproducteurs sont en nette augmentation entre le milieu du 20ème siècle et la fin des années 1980 en France, et se sont stabilisés depuis (Cadiou et al. 2004) ; par contre, l’effectif hivernant semble avoir connu une nette diminution entre 1996 et 2004 (Dubois et Jiguet 2006). L’augmentation se poursuit à l’échelle de la population mondiale pour L. f. graellsii et intermedius.
Au contraire, les populations de L. f. fuscus connaissent un important déclin (Strann & Vader 1992, BirdLife International 2004), de l’ordre de 8% par an sur la période 1986-2002 (Hario et al. 2004).

Aire d’hivernage

*Mondiale
Larus f. fuscus hiverne de la Méditerranée orientale à l’Afrique de l’Est et Centrale.
Larus f. graellsii et Larus f. intermedius hivernent en Europe de l’Ouest et Afrique de l’Ouest jusqu’au Golfe de Guinée. Certains oiseaux apparaissent très fidèles à leur site d’hivernage, quand d’autres peuvent fréquenter des sites distants de plusieurs centaines de kilomètres d’un hiver à l’autre. La proportion d’individus migrateurs semble s’être réduite chez cette espèce, qui n’hivernait qu’en très faible nombre en Grande-Bretagne dans les années 1950 (Wernham et al. 2002). L’hivernage s’effectue avec une fréquence croissante à l’intérieur des terres, à proximité des décharges.

*En France
Environ 100000 hivernants en 1996 (Larus f. graellsii et intermedius), probablement plutôt autour de 70000 en 2004. L’Aquitaine est la principale région accueillant l’espèce en hiver (43% du total national) ; le Goéland brun hiverne également en nombre assez élevé à l’intérieur des terres, avec environ 5000 oiseaux (Dubois et Jiguet 2006).

MIGRATION

Type de vol
Vol battu dominant ; peut emprunter des ascendances.


Vitesse de vol
43,5 km/h en moyenne en migration active, soit légèrement moins que le Goéland leucophée (Bruderer & Boldt 2001).

Âge-ratio
En France, la majorité des hivernants sont des adultes (Dubois et Jiguet 2006). Beaucoup d’immatures demeurent près de leurs quartiers d’hivernage tant qu’ils ne sont pas en âge de se reproduire. Les jeunes tendent à errer plus au sud que les adultes : les contrôles d’immatures bagués sont effectués en moyenne 3° plus au sud et 1,5° plus à l’ouest que les adultes (Wernham et al. 2002).

Durée et distance
La distance moyenne de contrôle/reprise d’oiseaux bagués entre le site de nidification et le site d’hivernage des Goélands bruns britanniques est 1261 km (n=175), les adultes de ces populations migrant moins loin (1201 km) que les immatures (1701 km) (Wernham et al. 2002).
Les oiseaux peuvent aisément parcourir 100 km dans la journée pour se nourrir, et un contrôle de bague réalisé entre la Grande-Bretagne et la Vendée atteste d’un déplacement de 600 km en 4 jours (ou moins).
Le Goéland de la Baltique (Larus f. fuscus) est un migrateur long courrier, qui parcourt en moyenne 6-7000 km entre ses sites de reproduction scandinaves et les sites d’hivernage africains. Un oiseau finlandais a même été retrouvé aux îles Cocos, au nord-ouest de l’Australie, à 10478 km de son lieu de naissance !

Trajet migratoire
La sous espèce nominale Larus f. fuscus migre majoritairement vers le sud-est, mais une minorité semble se déplacer vers le sud-ouest, ainsi que l’attestent des lectures de bagues effectuées en France, au Portugal, en Mauritanie et au Sénégal (Kilpi & Saurola 1984, Dubois et al. 2001, Yésou 2003).
Les oiseaux d’Europe de l’Ouest migrent vers le sud le long des côtes, la plupart allant hiverner en péninsule ibérique (où la majorité des oiseaux hivernants proviennent de Grande-Bretagne et des Pays-Bas, Galvan et al. 2003), et en moindre nombre en Afrique du Nord, certains atteignant le golfe de Guinée (Wernham et al. 2002). Les oiseaux de la sous-espèce intermedius semblent migrer plus volontiers à l’intérieur des terres, et sont souvent les plus tardifs au printemps (Dubois et al. 2001).

Passage postnuptial
En Grande-Bretagne et en France, les premiers mouvements postnuptiaux sont notés à partir de la mi-juillet, le passage devient plus important à partir de la fin août, culmine en septembre et en octobre, la majorité auront quitté la Grande-Bretagne (mais certains oiseaux trainent toujours autour des colonies début octobre) (Dubois et al. 2001, Wernham et al. 2002).

Passage prénuptial
Le long du littoral Manche-Atlantique, le pic du passage lors de la première décade d’avril à la Pointe de Grave (7160 oiseaux en 2005) a lieu mi-avril à la pointe du Hourdel (1250 en 2007)
Il est signalé en petit nombre sur les sites de suivi migratoire situés le long de la vallée du Rhône : Escrinet (env. 60), Andance (env. 150), Pierre-Aiguille (814 en 2006) : le passage y a lieu de début mars à la fin avril, avec un pic assez net lors de la dernière décade de mars.

Record journalier
2043 le 8 avril 2005 à la Pointe de Grave.

Statut juridique

Espèce protégée, inscrite sur l’annexe 2.2 de la directive Oiseaux.
UICN :
Larus fuscus graellsii et intermedius : Préoccupation mineure (LC).
Larus fuscus fuscus : Vulnérable (VU).

Menaces liées à l’homme

Le Grand déclin de la sous-espèce nominale est du, en Scandinavie, à une mortalité importante des juvéniles causée par les maladies dont l’origine n’est pas parfaitement connue (les organochlorés DDE et PCB semblent être en cause, Hario et al. 2004).

Bibliographie

BirdLife International. 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International.
Cadiou, B. 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les cahiers naturalistes de Bretagne n°4. Conseil Régional de Bretagne. Biotope, Mèze.
Dubois, P.J. & Jiguet, F. 2006. Résultats du 3ème recensement des laridés hivernant en France. Ornithos 23 (3) :146-157.
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. (2001). Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Galvan, I., Marchamalo, J., Bakken, V., Traverso, J.-M. 2003. The origin of Lesser Black-backed Gulls Larus fuscus wintering in central Iberia. Ringing & Migration 21(4) : 209-214.
Hario, M., Hirvi, J.-P., Hollmen, T., Rudback, E. 2004. Organochlorine concentrations in diseased vs. healthy gull chicks from the northern Baltic. Environmental Pollution. 127(3):411-23.
Kilpi, M. & Saurola, P. 1984. Migration and wintering strategies of juvenile and adult Larus marinus, L. argentatus and Larus fuscus from Finland. Ornis Fenn. 61: 1-8.
Strann, K.-B. & Vader, W. 1992. The nominate Lesser Black-backed Gull Larus fuscus fuscus, a gull with tern-like feeding biology, and its recent decline in northern Norway. Ardea 80: 133-142.
Yésou, P. 2003. Les goélands du complexe Larus argentatus-cachinnans-fuscus : où en est la systématique ? Ornithos 10(4) : 144-181.
Wernham, C., Toms, M., Marchant, J., Clark, J., Siriwardena, G. & Baillie, S. 2002. The Migration Atlas.
Movements of the birds of Britain and Ireland. British trust for Ornithology. London.
Wetlands International. 2006. Waterbird Population Estimates – Fourth Edition.
Wetlands International, Wageningen, The Netherlands


Goéland brun, Larus fuscus (Linné, 1758)

Classification (Ordre, Famille) : Charadriiformes, Laridés

Description de l’espèce

Le Goéland brun fait partie du groupe des « grands goélands à tête blanche ». Le manteau est gris-noir et le reste du corps blanc. Chez la sous-espèce graellsii, quasi seule représentée en tant que reproductrice en France, le gris du manteau est plus foncé que chez le Goéland leucophée (Larus michahellis). L’extrémité des rémiges primaires noires présente de petites taches blanches. Les pattes sont jaune verdâtre et le bec jaune avec une tache rouge caractéristique à l’extrémité de la mandibule inférieure. En période hivernale, la tête et le cou présentent des stries gris-brun. Le plumage des juvéniles est entièrement brun moucheté, avec des variations de teintes selon les parties du corps. Le plumage définitif est acquis progressivement au cours des quatre premières années (Olsen & Larsson, 2004).

L’espèce pratique le vol battu. Ses ailes légèrement plus longues et plus étroites que celles du Goéland argenté (Larus argentatus) lui confèrent une plus grande agilité dans ses déplacements aériens. Les cris sont variés et puissants (Tous les oiseaux d’Europe, J-C ROCHÉ, CD 2/ plage 73).

Longueur totale du corps : 52 à 67 cm. Poids : 700 à 880 g (585 – 1 000 g). Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles.

Difficultés d’identification (similitudes)

Le goéland marin, d’allure semblable, se distingue par ses pattes roses et son manteau bien plus sombre.

L’identification des jeunes individus est particulièrement difficile en raison d’une grande similitude avec ceux du Goéland argenté et leucophée même s’ils paraissent un peu plus sombres avec une tête plus claire.

Répartition géographique

L’aire de reproduction du Goéland brun est européenne. Elle s’étend sur les côtes de l’Ouest et du Nord de l’Europe, de la mer de Barents à l’Islande et jusqu’au Portugal vers le Sud, avec une implantation récente aux îles Canaries (Cramp & Simmons, 1983 ; Yésou, 2003).

En France, l’espèce niche sur le littoral Manche – Atlantique, du Nord à la Gironde, mais deux départements, le Finistère et le Morbihan, hébergent à eux seuls, 85 % des effectifs (Cadiou, in Cadiou et al., 2004). Quelques cas exceptionnels de reproduction ont été enregistrés en France continentale (comme par exemple sur une île de la Loire) et concernent plus généralement des couples mixtes constitués d’un Goéland brun apparié à un Goéland leucophée (Cadiou, in Cadiou et al., 2004).

L’espèce est partiellement migratrice mais l’hivernage en France s’est fortement développé durant les dernières décennies (Créau & Dubois, 1997 ; Dubois et al., 2000). Il est particulièrement important sur le littoral aquitain mais s’est aussi intensifié ailleurs, sur le littoral atlantique (des Pays de la Loire à la Bretagne et dans le Nord-Pas-de-Calais) et en Méditerranée, ainsi qu’en France continentale, notamment dans le Maine-et-Loire et en Seine-et-Marne (Créau & Dubois, 1997 ; Mourgaud, 1998 ; Dubois et al., 2000).

Ecologie

En période de reproduction, l’habitat privilégié du Goéland brun est l’îlot bas marins, plat et végétalisé. L’espèce peut aussi s’installer dans des marais ou des secteurs sans couvert végétal (îlots rocheux, falaises et, plus récemment, toitures d’immeubles). Pour se nourrir, il fréquente, par ordre décroissant d’importance, la mer (parfois jusqu’à plus de 80 km des côtes), le littoral et l’intérieur des terres. En hiver, il remonte aussi le cours des grands fleuves et peut s’observer jusque sur les grands plans d’eau intérieurs.

Comportement

Le Goéland brun est une espèce grégaire souvent observée en compagnie d’autres espèces de Goélands. Ses colonies de nidification peuvent être monospécifiques ou mixtes avec celles des Goélands argentés, leucophée et marins (Larus marinus). L’espèce peut aussi nicher en couples isolés ou en colonies lâches.

La fertilisation du milieu par les goélands sur leur site de nidification peut poser problème. Les déjections dégradent la végétation naturelle, remplacée par une luxuriance de plantes nitrophiles. À Belle-Île, cette dégradation affecte particulièrement la lande à Bruyère vagabonde Erica vagans, un habitat d’intérêt communautaire (Cadiou, 2002 ; Cadiou, in Cadiou et al., 2004).

Du fait de son régime alimentaire, le Goéland brun peut également avoir un impact locale non négligeable sur certaines espèces d’oiseaux de mer, comme les sternes.

Tout au long de l’année, des oiseaux de tous âges sont présents sur l’ensemble de l’aire de répartition (Rock, in Wernham et al., 2002). Néanmoins, les migrateurs se retrouvent en hiver principalement dans la péninsule ibérique, en majorité en milieu littoral mais aussi en milieu continental où les effectifs ont nettement augmenté. Certains individus gagnent le nord-ouest de l’Afrique voire le golfe de Guinée (Rock, in Wernham et al., 2002 ; Galvan et al., 2003). Cette phase de dispersion débute dès la fin du mois de juillet. Les plus jeunes individus tendent à se disperser plus loin que les adultes. Le retour sur les sites de nidification débute dès janvier en Bretagne.

Reproduction et dynamique de population

Les Goélands bruns s’installent en général dans des zones plus abritées par la végétation que les Goélands argentés (Calladine, 1997). Le nid, au sol, est principalement constitué de végétaux. La ponte de 1 à 3 œufs débute à la mi-avril mais, en Bretagne par exemple, elle est un peu plus tardive (de l’ordre d’une semaine en moyenne) que celle des Goélands argentés et marins (Linard, 1990). L’incubation dure quatre semaines. Les jeunes sont nourris de proies d’origine principalement marine (en majorité des poissons mais aussi des invertébrés), que les parents leur régurgitent au sol. Leur envol a lieu vers l’âge de six à huit semaines. En cas d’échec, une ponte de remplacement peut être effectuée.

La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 4 ans (3-6 ans). La longévité maximale connue est de 32 ans (STAAV, 2001).

Régime alimentaire

Le Goéland brun est omnivore. C’est un prédateur se nourrissant aussi bien de vertébrés (poissons, poussins d’oiseaux de toutes espèces…) que d’invertébrés (crustacés, mollusques, vers marins, vers de terre, insectes…), voire de végétaux (tournesol).

Il exploite aussi les rejets de pêche. S’alimentant plus loin en mer que le Goéland argenté, on l’observe beaucoup moins fréquemment que ce dernier sur les décharges (Cramp & Simmons, 1983 ; Götmark, 1984 ; Kubetzki & Garthe, 2003).

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

1130 - Estuaires (Cor. 11.2 et 13.2)

1230 - Falaises avec végétation des côtes atlantiques et baltiques (Cor. 18.21)

1310 - Végétations pionnières à Salicornia et autres espèces annuelles des zones boueuses et sableuses (Cor. 15.1)

1320 - Prés à Spartina (Spartinion maritimae) (Cor. 15.2)

1330 - Prés salés atlantiques (Glauco-Puccinellietalia maritimae) (Cor. 15.3)

1340 *- Prés salés intérieurs (Cor. 15.4)

4040* - Landes sèches atlantiques littorales à Erica vagans (Cor. 31.234)

Statut juridique

Espèce protégée (article 1 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’Annexe II de la Directive Oiseaux.

Espaces protégés

On peut citer différents sites importants pour l’espèce, comme la Réserve de chasse et de faune sauvage de l’île Béniguet (archipel de Molène, Finistère ; 28 % des effectifs et la plus importante colonie française), les Réserves naturelles d’Iroise (archipel de Molène, Finistère) et des Sept-Iles (Côtes d’Armor), importantes pour la reproduction, et la réserve biologique de Koh Kastell à Belle-Ile (Morbihan), propriété du Conservatoire du littoral et gérée par l’association Bretagne Vivante.

État des populations et tendances d’évolution des effectifs

La population mondiale, entièrement européenne, a été récemment  estimée à 267 000-316 000 couples, dont 179 000 pour la seule sous-espèce graellsii, avec une tendance à l’augmentation dans la majorité des pays concernés (Calladine, in Mitchell et al., 2004). Aussi, le statut de conservation est-il indiqué comme favorable en Europe (BirdLife International, 2004). Il en est de même en France (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999) où la population a enregistré une croissance continue à partir du milieu du 20e siècle, passant d’environ un millier de couples en 1955 à 23 000 couples environ à la fin des années 1980. Les recensements réalisés fin des années 1990 montrent une stabilisation de l’effectif à ce niveau avec cependant une diminution sur quelques secteurs de reproduction de Normandie et de Bretagne (Cadiou, in Cadiou et al., 2004).

La population française représente actuellement environ 8 % de la population mondiale (13 % pour la sous-espèce graellsii).

Le Goéland brun a suivi le Goéland argenté dans son implantation en milieu urbain où le premier cas a été signalé en France à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1980 (Cadiou, 1997). Depuis lors, ce comportement s’est développé et concernait 2 % de la population française à la fin des années 1990, soit 400 couples environ répartis dans une trentaine de villes toujours sur notre façade atlantique (Cadiou, in Cadiou et al., 2004). La ville la plus continentale où la reproduction a été prouvée à ce jour est Paris.

L’effectif hivernant en France totalisait probablement plus de 120 000 individus à la fin des années 1990 (Créau & Dubois, 1997 ; Dubois et al., 2000)

L’enquête Laridés hivernants 2004 donne un effectif de seulement 55 000 individus dont 24 000 en Aquitaine et 13 000 en Pays de Loire (DUBOIS & JIGUET, 2006).

Menaces potentielles

Si l’impact du Goéland marin sur le déclin de certaines colonies de Goélands bruns est avéré (Linard & Monnat, 1990), d’autres facteurs ont un effet négatif sur l’évolution numérique de l’espèce. Ainsi, une modification des pratiques de pêche ou une réduction des rejets de pêche pourraient engendrer une baisse des ressources alimentaires disponibles et contribuer à la diminution des effectifs (Perrins & Smith, 2000 ; Calladine, in Mitchell et al., 2004).

Par ailleurs, les opérations de régulation des populations de Goélands argentés (éradication d’adultes, stérilisation d’œufs), menées tant en milieu naturel qu’en milieu urbain, peuvent avoir un effet négatif sur les Goélands bruns quand elles sont pratiquées dans des colonies mixtes. Le dérangement occasionné par ces opérations de régulation et les risques de confusion entre Goéland bruns et argentés génèrent un impact inévitable sur cette espèce intégralement protégée par la loi.

Propositions de gestion

Aucune mesure de gestion particulière n’est actuellement à envisager mais, devant les menaces de dégradation excessive de certains milieux, particulièrement insulaires, et des nuisances urbaines, cette situation d’attente pourrait évoluer dans les années qui viennent. Cela dépendra, bien évidemment, des évolutions numériques futures des colonies de Goélands bruns implantées sur ces milieux.

Etudes et recherches à développer

Compte tenu du statut de protection intégrale de l’espèce, il est important de suivre le développement de son implantation en milieu urbain, tant au plan géographique que numérique.

L’écologie alimentaire serait également à étudier plus en détail, notamment sur nos côtes occidentales, pour mieux comprendre les évolutions démographiques récentes (Spaans et al., 1994), tout comme les relations interspécifiques avec les Goélands marins et argentés (prédation et compétition spatiale).

Le développement de l’implantation des Goélands bruns à dos noir (type « hollandais » ou intermedius) en France (Dubois, 2002) mérite également d’être suivi.

Enfin, la question de l’impact des colonies nichant dans un milieu d’intérêt communautaire appelle des recherches en matière de gestion des populations et de ce milieu afin de préserver l’intérêt de la lande à bruyère de façon concomitante avec celui du goéland.

Bibliographie

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CADIOU, B. (1997).- La reproduction des goélands en milieu urbain : historique et situation actuelle en France. Alauda, 65 : 209-227.

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CREAU, Y. & DUBOIS, P.-J. (1997).- Recensement des laridés hivernant en France - Hiver 1996/97. Ornithos, 4 : 174-183.

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DUBOIS P.J., & JIGUET F., (2005)- – Le Goéland de la Baltique Larus fuscus fuscus en France : identification et statut. Ornithos, 12 (5) : 269-282.

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SPAANS, A.L., BUKACIŃSKA, M., BUKACIŃSKI, D. & VAN SWELM, N.D. (1994).- The relationship between food supply, reproductive parameters and population dynamics in Dutch Lesser black-backed Gulls Larus fuscus: a pilot study. Research report 94/9, Institute for Forestry and Nature Research, Wageningen, 65 p.

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Source:  Bernard Cadiou dans les Cahiers d'habitat Oiseaux

Liens

http://www.offshore-sea.org.uk/consultations/Offshore_Energy_SEA_2/OESEA2_BTO_Research_Report_590.pdf

http://www.offshore-sea.org.uk/consultations/Offshore_Energy_SEA_2/OESEA2_BTO_Research_Report_610.pdf

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