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Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus)
Fig. 1 - Christian Aussaguel
Fig. 1
Fig. 2 - Source : Urcun et al., 2006
Fig. 2
Fig. 3 - Source : Meyburg and al., 1998
Fig. 3

Populations et aire de reproduction

*Mondiale
Zones tempérées chaudes, méditerranéennes, steppiques et tropicales de l’Europe du sud, du Maghreb, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale (dont une population isolée en Mongolie), du sous-continent Indien et des petites îles de la Sonde (Del Hoyo et al. 1994).
En Europe l’aire de distribution s’étend sur 22 pays (Joubert 2001) entre le Golfe de Finlande au nord de l’Estonie, le détroit de Gibraltar et le nord de la Caspienne, l’essentiel des populations étant établi dans les pays méditerranéens et en Russie du sud.
L’effectif européen, en dehors de la Russie et de la Turquie hébergeant chacun quelques milliers de couples, est compris entre 6 900 et 10 500 couples et se localise pour plus de la moitié en Espagne et en France (Birdlife International 2004).

*En France
Avec 2400-2900 couples nicheurs (Thiollay & Bretagnolle 2004), la France constitue un bastion important de l’espèce (plus de 40% de l’effectif d’Europe de l’Ouest). Les densités sont maximales dans le sud-est du Massif Central.

*Tendances
Considéré en léger déclin en Europe, mais population française stable (Birdlife International 2004). Les effectifs observés en migration à Organbidexka sont toutefois en augmentation de près de 100% sur la période 1980-2006.


Aire d’hivernage

*Mondiale
Afrique sahélienne au sud du Sahara, du Sénégal à l’Ethiopie, entre les latitudes 14 et 17° nord (Thiollay 1989). Populations sud asiatiques sédentaires, renforcées en hiver par les populations d’Asie centrale.

*En France
Occasionnel, quelques cas d’hivernages complets en Crau et à la Barben, Bouches-du-Rhône (Dubois el al. 2001).

MIGRATION

Type de vol
Migrateur diurne. Vol plané plus fréquent. Utilise de préférence les ascendances thermiques.

Météorologie
Les jours ensoleillés, parcourt en moyenne trois fois plus de kilomètres que par temps couvert ou pluvieux (Meyburg & Barbraud 1998).

Groupes
Presque toujours à l’unité ou par paire. Une ascendance exceptionnelle de 28 individus est rapportée par Joubert (2001), à Eyne, Pyrénées-Orientales.

Heure
A Organbidexka, le Circaète migre de manière assez homogène entre 8h et 17h, avec un léger pic à 14h (OCL); à Gibraltar, le pic a plutôt lieu entre 9h et 10h (Bernis 1980). Les oiseaux arrivent en général sur leur lieu de dortoir entre 30 minutes et 2 heures avant le coucher du soleil, et le quittent le matin entre 45 minutes et 2 heures après son lever (Meyburg & Barbraud 1998)

Vitesse de vol
Environ 40 km/h en moyenne, les pointes atteignant 51 km/h (Meyburg & Barbraud 1998) ; d’autres auteurs indiquent plutôt 50 km/h de moyenne en vol glissé migratoire (Bruderer & Boldt 2001) : cela dépendra probablement de la configuration topographique de la zone d’étude…

Durée et distance
Lors des deux suivis réalisés par balise Argos (Meyburg & Pacteau 1996 ; Meyburg & Barbraud 1998), la migration postnuptiale a duré 20 et 34 jours, les individus ayant couvert 4685 et 4045 km. L’un des oiseaux parcourait en moyenne 135 km par jour, l’autre 234 km (maximum de 467 km en une journée lors de la traversée du Sahara).

Trajet migratoire
La plus grosse partie des populations d’Europe occidentale passe par Gibraltar, aussi bien au printemps qu’en automne (Finlayson 1992) :
11 700 y sont par exemple passés à l’automne 2000.
En France, la traversée de la chaîne pyrénéenne s’effectue majoritairement par son extrémité orientale (87% des oiseaux, Urcun 1998), notamment à Eyne (996 en 1987) et au niveau des plateaux de Sault (731 en 2006) et de Beille, en évitant toutefois le littoral (moins de 100 par automne à Gruissan). Seulement 200 à 350 individus passent par les cols du Transpyr chaque automne.
Un autre front existe vers le sud-est : 100 à 500 individus sont détectés depuis le fort de la Révère en direction de l’Italie.
Au printemps, l’espèce remonte majoritairement par les côtes du Roussillon (de 100 à 300 à Leucate et environ 600 à Gruissan) et par les côtes italiennes (312 oiseaux à Bellet, Alpes-Maritimes en 2006). La vallée du Rhône est remontée en faible nombre (40 à 50 individus sur chaque site de migration).

Passage postnuptial
Départ des oiseaux locaux et passage des oiseaux orientaux de début août à la mi-octobre, quelques attardés en novembre ; les adultes munis de balises Argos quittaient leur territoire vers le 25 septembre ; à Organbidexka et au fort de la Révère, un pic d’intensité migratoire très net est d’ailleurs signalé autour du 25 septembre.
Les adultes migrent légèrement plus tôt que les juvéniles (médiane du passage dans les Pyrénées : 20 septembre pour les adultes, 23 septembre pour les juvéniles, Joubert 2001).

Passage prénuptial
Retours de la fin février à la mi-avril. Passage maximal durant la première décade de mars dans le sud de la France, et durant la seconde le long de la Vallée du Rhône.

Record journalier
-268 le 23 septembre 1989 à Eyne
-230 le 22 septembre 2005 au fort de la Révère

Statut juridique

Espèce protégée, inscrite sur l’annexe 1 de la directive Oiseaux.
UICN : Préoccupation mineure (LC).

Menaces liées à l’homme

-Abandon de l’agropastoralisme provoquant la fermeture des milieux, défavorable aux reptiles.
-Travaux forestiers et activités de loisirs près des nids
-Lignes électriques

Bibliographie

Bernis, F. 1980. La migracion de las aves en el estrecho de Gibraltar (Epoca posnupcial). Madrid : Universidad complutense.
BirdLife International. 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International.
Bruderer, B. & Boldt, A. 2001. Flight characteristics of birds : 1. radar measurements of speeds. Ibis 143: 178-204.
Del Hoyo, J., Elliott, A. & Sartagal, J. eds. 1994. Handbook of the Birds of the World. Vol.2. New World Vultures to Guineafowl. ICBP. Lynx editions, Barcelona, 638p.
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. (2001). Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Finlayson, C. 1992. Birds of the Strait of Gibraltar.T. & A. D. Poyser. London.
Joubert, B. 2001.Le Circaëte Jean-le-Blanc. Eveil Nature. Saint-Yrieix-sur-Charente, 72p.
Meyburg, B.-U., Meyburg, C. & Pacteau, C. 1996. Migration automnale d’un Circaëte Jean-le-Blanc Circaetus gallicus suivi par satellite. Alauda 64 (3) : 339-344.
Meyburg, B.-U., Meyburg, C. & Barbraud, J.C. 1998. Migration strategies of an adult Short-toed Eagle Circaetus gallicus tracked by satellite. Alauda 66 (1): 39-48.
Thiollay, J.M. 1989. Distribution and Ecology of Palearctic Birds of Prey Wintering in West and Central Africa. Proceeding of the III World Conference on Birds of Prey and Owls. ICBP, IUCN/SSC, WWGBP : 95-107.
Thiollay, J.M. & Bretagnolle, V. (2004).- Rapaces nicheurs de France, Distribution, effectifs et conservation, Delachaux et Nieslé, Paris, 176 p.
Urcun, J.-P. 1998. La migration postnuptiale du Circaëte Jean-le-Blanc à travers les Pyrénées. Rapport d’activité de 1981 à 1998 ; Organbidexka Col Libre : 31 p.
Urcun, J.P., Renard, B. & Auclair, D. 2006. Vingt-cinq saisons de programme transpyr : état des lieux.


Circaète Jean-le-Blanc, Circaetus gallicus (Gmelin, 1788)

Classification (Ordre, Famille) : Falconiformes, Accipitridés.

Description de l’espèce

Rapace diurne pâle, de grande taille. Au posé, il présente une grosse tête ronde avec de grands yeux jaunes rappelant un rapace nocturne. Se reconnaît assez facilement en vol : dessous blanc plus ou moins parsemé de taches beige à chocolat alignées et marqué d’un plastron brun du menton au haut de la poitrine, de taille et d’intensité variables. Le dessus est bicolore, la tête et les couvertures brun clair contrastent avec les rémiges brun foncé. Les ailes longues et larges sont bien digitées. La queue est barrée de trois bandes noires bien séparées. Le dimorphisme sexuel est peu marqué. Le plumage juvénile n’est caractérisé que par son état de fraîcheur et une étroite bordure pâle à l’extrémité des rémiges et rectrices.

En vol, sa silhouette et son allure sont caractéristiques. Dans toutes ses actions, il se dégage une impression de nonchalance même en vol glissé avec son profil en forme de M majuscule. Il utilise à merveille les courants aériens pour se déplacer, sinon ses mouvements sont amples. Sa technique de chasse fait appel au vol stationnaire en modifiant en permanence l’ouverture de ses ailes et en maintenant souvent les pattes pendantes, sa grosse tête scrutant le terrain. Vu de face, les ailes dessinent une accolade aux pointes relevées.

Peu loquace, ses cris portent loin. (Tous les Oiseaux d’Europe, Jean-Claude Roché, CD 1/plage72).

Longueur totale du corps : 62-67 cm. Poids : 1200-2000 g pour le mâle, 1300-2300 g pour la femelle.

Difficultés d’identification (similitudes)

Les autres rapaces de formes claires et de taille voisine présentent une tache sombre au poignet : Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), Buse variable de forme claire (Buteo buteo), juvénile d’Aigle de Bonelli de forme claire (Hieraaetus fasciatus). Chez ce dernier, la tache sombre du poignet peut être absente mais le circaète est le seul à avoir des rémiges pâles dessous.

Répartition géographique

Le circaète est une espèce répandue des zones tempérées chaudes, méditerranéennes, steppiques et tropicales de l’Europe du sud, du nord de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, du sous continent Indien et des petites îles de la Sonde (DEL HOYO et al., 1994).

En Europe l’aire de distribution s’étend sur 22 pays (JOUBERT, 2001) entre le Golfe de Finlande au nord de l’Estonie, le détroit de Gibraltar et le nord de la Caspienne, l’essentiel des populations étant établi dans les pays méditerranéens et en Russie du sud.

Espèce migratrice (sauf les oiseaux du sud-est asiatique, sédentaires), le circaète passe l’hiver en Afrique sahélienne au sud du Sahara, du Sénégal à l’Ethiopie, entre les latitudes 14 et 17° nord (THIOLLAY, 1989).

En France, il ne niche qu’au sud d’une ligne reliant la Vendée au Jura en passant par la Sologne, l’Orléanais, le sud de l’Yonne et la Côte d’Or, mais la majorité des couples sont fixés dans le sud-est : régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, sud de Rhône-Alpes et sud-est du massif central.

Le passage migratoire pour les oiseaux français s’effectue en majorité par les Pyrénées dont 80% par l’Est de la chaîne (URCUN & KABOUCHE, 2003), puis le détroit de Gibraltar pour rejoindre les quartiers d’hiver.

Ecologie

Le Circaète recherche les milieux ouverts à couvert végétal peu épais, riches en reptiles, sa nourriture principale : pelouses sèches ou rocailleuses, friches et landes de divers types, forêts claires de pins purs ou en mélange avec des chênes, pâturages divers, garrigues, milieux rocheux, zones humides. Il niche en forêt dans un secteur tranquille, sur un pin de forme tabulaire ou un gros chêne à feuilles caduques ou persistantes offrant une grande branche horizontale découverte. On trouve le nid dans des secteurs accidentés en moyenne montagne ou dans de vastes forêts de plaine pourvu que l’accès aérien soit dégagé. Le site de reproduction, s’il ne connaît pas de perturbations, est fidèlement occupé année après année, même si l’emplacement du nid change assez régulièrement.

En période d’hivernage, en Afrique, il occupe les savanes à acacias et les steppes arides.

Comportement

Grand voilier diurne, il s’active dès que les courants chauds lui permettent de prendre de la hauteur. Il n’est donc pas très matinal. Les couples restent unis pour la vie et se retrouvent ensemble chaque année sur le lieu de nidification. Son territoire ne couvre que quelques hectares autour du nid, par contre son domaine vital englobe plusieurs dizaines de km2 : 60 km2 en moyenne pour la Haute Loire (JOUBERT, 2001).

Grand migrateur, il arrive de fin février à fin mars en France. Le départ s’étale de fin juillet à début novembre culminant dans la seconde quinzaine de septembre (URCUN & KABOUCHE, 2003).

Les contacts hivernaux en France relèvent de l’anecdote.

Reproduction et dynamique de population

Dès l’arrivée, les sites de nidification sont occupés et défendus notamment par des vols en festons. Puis la réfection ou la construction de l’aire est rapide. Sa taille semble ridicule pour un oiseau aussi imposant (de 50 à 100 cm de diamètre et 20-30 cm d’épaisseur). Située entre 2,5 et 32 m de haut, elle est réalisée en branchettes sèches de 30-50 cm de long, la cuvette centrale recevant un tapis de rameaux courts de résineux et de feuillus. Les densités connues varient de 0,5 à 9 couples /100km² avec localement jusqu’à 12 et en moyenne des valeurs supérieures à 5 sur le pourtour méditerranéen (MALAFOSSE & JOUBERT, 2004). Parades, accouplements et défense territoriale occupent le mois qui précède la ponte. Composée d’un seul et unique œuf blanc de forte taille, elle est déposée de fin mars à mi-mai. En cas de destruction précoce de l’œuf, une ponte de remplacement est possible. L’incubation dure entre 45 et 47 jours, rôle attribué à la femelle, le mâle étant souvent perché sur un reposoir proche. Jusqu’à l’âge de 6-7 semaines le jeune est gardé et abrité par l’un des parents aux moments les plus chauds. Vers 45 jours, son plumage est complet sauf les grandes plumes de la queue et des ailes. Son envol a lieu vers 70-80 jours. Son émancipation 40 à 60 jours plus tard, intervient au moment de partir en migration. La productivité moyenne varie entre 0,5 et 0,85 jeune par couple reproducteur en fonction des régions (MALAFOSSE & JOUBERT, op. cit.)

La maturité sexuelle semble atteinte vers 3-4 ans voire 5, sa longévité est aux alentours de 20 ans

Régime alimentaire

Spécialisé, il se nourrit presque exclusivement de reptiles, principalement des serpents, y compris venimeux contre lesquels il n’est pas immunisé, qui représentent 70 à 96% des proies. Les grandes couleuvres (jusqu’à 1m50) sont les plus recherchées mais toutes les espèces d’ophidiens sont concernées. Les lézards sont aussi capturés et dans la région méditerranéenne le Lézard ocellé (Lacerta lepida) est régulièrement consommé. Les autres proies observées en faible nombre comprennent des vertébrés (petits mammifères, batraciens, oiseaux) et des invertébrés (insectes, vers).

D’après plusieurs travaux l’estimation du nombre de serpents prélevés par un couple et son jeune pendant sa présence en Europe serait de 700-800 individus (maximum cité de 1500) (JOUBERT, 2001). La ration quotidienne moyenne d’un adulte est d’environ 160 g (PETRETTI, 1988).

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

2180 - Dunes boisées de la région atlantique, continentale et boréale (Cor.16.29)

4030 - Landes sèches européennes (Cor. 31.2)

4060 - Landes alpines et boréales (Cor. 31.4)

6210 - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia) (Cor. 34.31 à 34.34)

9150 - Hêtraies calcicoles médio-européennes du Cephalanthero-Fagion (Cor. 41.16)

9180* - Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion (Cor. 41.4)

Statut juridique de l’espèce

Espèce protégée (article 1er de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux et aux Annexes II des Conventions de Berne, Bonn, et Washington.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

Le Circaète est cité nicheur dans une réserve biologique (ONF, 2000). On le rencontre également dans le Parc national des Cévennes et dans celui du Mercantour, ainsi que dans plusieurs ZPS, dont les Hautes Garrigues du Montpellierais et le Minervois (Herault) ou les Basses Corbières (Aude).

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

Non globalement menacé, le statut de conservation européen du Circaète Jean-le-Blanc le classe dans la catégorie rare au regard de ses effectifs (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004). Il figure dans la catégorie rare de la liste rouge française (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999) mais au vu des nouvelles données disponibles, il serait maintenant à classer dans la catégorie « à surveiller » .

L’effectif européen, en dehors de la Russie et de la Turquie hébergeant chacun quelques milliers de couples, est compris entre 6 900 et 10 500 couples et se localise pour plus de la moitié en Espagne et en France (BIRDLIFE INTERNATIONAL, op. cit.).

En France les effectifs viennent d’être réévalués à la hausse avec 2400-2900 couples (MALAFOSSE & JOUBERT, op. cit.) ce qui représente un doublement de la précédente valeur affichée qui correspond à la fois à une meilleure estimation et à une progression numérique. Le XXème siècle a pourtant connu une disparition ou diminution sur la frange septentrionale de sa distribution nationale ne concernant qu’un nombre limité de couples (Bretagne, Orne, Champagne, Bourgogne,Franche-Comté, Lorraine, Vosges et Alsace). Aujourd’hui le Circaète se reproduit dans 53 départements dont les deux-tiers comptent moins de 20 couples.

Menaces potentielles

La dégradation des milieux ouverts et l’abandon de l’agropastoralisme représentent une menace importante pour les territoires de chasse du Circaète. Si dans un premier temps, exode rural et déprise agricole favorisent les reptiles par l’enfrichement qui en découle, la fermeture des milieux qui s’ensuit leur devient défavorable à terme.

Sur les sites de reproduction, les travaux forestiers et les activités de loisirs non maîtrisées peuvent être causes de perturbations, d’abandon ou de destruction des nids.

De nombreux cas de mortalité causés par les câbles électriques ont été recensés, particulièrement en plaine où les pylônes constituent les seuls perchoirs.

Les incendies forestiers estivaux répétés et leur ampleur détruisent régulièrement des nids ce qui est préjudiciable pour une espèce qui n’élève au mieux qu’un seul jeune par an.

La destruction directe des individus semble devenue marginale en France, mais le long des voies migratoires et sur les lieux d’hivernage les tirs seraient encore nombreux.

Propositions de gestion

Tous les encouragements à une agriculture extensive ainsi qu’à l’agencement en mosaïque des milieux ouverts sont des facteurs favorables. En milieu forestier, la conservation de pins tabulaires et le respect des arbres porteurs d’aires ainsi que de leur environnement proche (sous forme d’îlots de bois adultes) sont à promouvoir, l’oiseau demeurant extrêmement fidèle à son site de reproduction. L’adaptation du calendrier de la gestion forestière, en stoppant coupes et travaux dans un périmètre de 200-300m autour du nid de mars à août, optimise le succès entre le cantonnement du couple et l’envol de l’unique poussin. La neutralisation du réseau de transport électrique (visualisation des câbles, neutralisation des poteaux dangereux ou enfouissement des lignes) dans les sites sensibles diminue la mortalité.

Etudes et recherches à développer

C’est principalement sur les conditions de vie dans les zones d’hivernage africaines que les études font défaut. Le programme de marquage, actuellement conduit dans le Parc National des Cévennes devrait être étendu pour suivre la dynamique des populations. Les recherches bénévoles du groupe « Circaetus » (structure informelle de la LPO/FIR) méritent d’être encouragées et soutenues car elles permettent un suivi de la distribution et des effectifs sur la plupart des régions habitées par le Circaète en France.

Il faudrait aussi approfondir les connaissances sur l'évolution du nombre d’oiseaux estivants (immatures ou adultes non nicheurs).

Bibliographie

BirdLife International (2004).- Birds in Europe: population estimates, trends and conservation status. BirdLife International, Conservation Series No. 12. Cambridge, UK, 374 p.

BOUDOINT, Y. (1953).- Etude de la biologie du Circaète Jean-le-Blanc. Alauda, 21 : 86-112.

CHOUSSY, D. (1973).- Observations sur le Circaète Jean-le-Blanc. Nos Oiseaux, 32 : 83-89.

Del HOYO, J., ELLIOTT, A. & SARTAGAL, J. eds. (1994). - Handbook of the Birds of the World. Vol.2. New World Vultures to Guineafowl. ICBP. Lynx editions, Barcelona, 638p.

GEROUDET, P. (1979).- Les rapaces diurnes et nocturnes d’Europe. 5°édition. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel/ Paris : 426 p.

JOUBERT, B). (2001).- Le Circaète Jean Le Blanc. Eveil Nature, Saint-Yrieix-sur-Charente, 72p.

MALAFOSSE, J.-P. & JOUBERT, B. (2004).- Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus. In THIOLLAY, J.-M. & BRETAGNOLLE, V. Rapaces nicheurs de France. Distribution, effectifs et conservation. La Bibliothèque du Naturaliste, Delachaux & Niestlé, Paris : 60-65.

MALAFOSSE, J.-P. & ROCAMORA, G. (1999).- Circaète Jean-le-Blanc. In ROCAMORA, G. & YEATMAN-BERTHELOT, D. Oiseaux menacés et à surveiller en France. Liste rouge et recherche de priorités. Populations. Tendances. Menaces. Conservation. Société d’Etudes Ornithologiques de France/ Ligue pour la Protection des Oiseaux, Paris : 224-225.

MEYBURG, B.U., MEYBURG, Ch. & Barbraud, J.C. (1998).- Migration strategies of an adulte Short-Toed Eagle Circaetus gallicus tracked by satellite. Alauda, 66 (1) : 39-48.

ONF, (2000).- Observatoire du patrimoine naturel des réserves biologiques. Analyse et bilan de l’enquête 1999. Office National des forêts – Direction Technique – Aménagement, Sylvicultures et Espaces naturels, BEAUDESSON P. : 226p + annexes.

PETRETTI, F. (1988).- Notes on the behaviour and ecology of the Short-toed Eagle in Italy. Le Gerfaut, 78 : 261-286.

THIOLLAY, J.M. (1989).- Distribution and Ecology of Palearctic Birds of Prey Wintering in West and Central Africa. Proceeding of the III World Conference on Birds of Prey and Owls. ICBP, IUCN/SSC, WWGBP : 95-107.

URCUN, J.P. & KABOUCHE, B.(2003).- La migration post-nuptiale du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus à travers les Pyrénées. Alauda, 71 (2) : 119-132.

ROCAMORA, G. & YEATMAN-BERTHELOT, D. (1999).- Oiseaux menacés et à surveiller en France. Liste rouge et recherche de priorités. Populations. Tendances. Menaces. Conservation. Société d’Etudes Ornithologiques de France/ Ligue pour la Protection des Oiseaux , Paris, 598p.

Source: Cahiers d'habitat Oiseaux

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