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Pinson du Nord (Fringilla montifringilla)
Fig. 1 - Marek Szczepanek (Wikipédia)
Fig. 1

Pinson du Nord, Fringilla montifringilla (Linné, 1758)

Synonyme : Pinson des Ardennes

Classification (Ordre, Famille) : Passériformes, Emberizidés

Description de l’espèce

Le mâle adulte a le dessus, les côtés de la tête et du cou, le haut du dos d’un noir brillant grisâtre en hiver, voilé par des bordures roussâtres ; bas du dos et croupion sont blancs, les sus-caudales noires liserées de roussâtre. Gorge et poitrine sont roux orangé (diminuant d’intensité en hiver), les flancs tachetés de noir, le ventre blanc. Les rémiges sont noires avec des lisérés blancs et jaunâtres, les secondaires internes étant bordées de roux ; les grandes couvertures sont noires bordées de roux, les moyennes blanc roussâtre, les petites orangé vif ; les rectrices médianes sont grises, les autres noires, les externes en partie blanches. Le bec est jaune à pointe noire (hiver) ou noir bleu (été), l’iris brun. Les pattes sont rose brunâtre.

La femelle est plus terne ; le brun foncé remplace le noir ; l’orangé est plus pâle, brunâtre et moins étendu. Les côtés de la tête sont plus gris ; une bande longitudinale grise partage le dessus de la tête ;

Le jeune est identique à la femelle, blanc jaunâtre au croupion et au ventre. La mue partielle a lieu en août-septembre à la suite de quoi les jeunes ne sont plus distinguables des adultes. La mue post nuptiale des adultes, complète, a lieu de juillet à septembre.

Le cri nasal de l’espèce en vol est très distinctif. Le chant n’est pas en principe entendu lors de la présence de l’espèce dans nos régions (Tous les oiseaux d’Europe, J-C ROCHE, CD 4/plage 69).

Longueur totale du corps : 15,5 -16 cm. Poids : 24 g (20- 34 g).

Difficultés d’identification (similitudes)

L’espèce la plus proche est le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) qui s’en distingue par une tête gris bleuté, la poitrine lie de vin, et, au vol, le croupion vert-jaunâtre et non blanc. Les femelles ont la poitrine brun clair et non orangée.

Répartition géographique

Le Pinson du Nord se reproduit de la Scandinavie au Kamtchatka, dans leur partie boréale. L’espèce n’est présente en France qu’en hiver où elle est susceptible d’être observée sur l’ensemble du territoire. Toutefois, elle est plus particulièrement abondante en Lorraine, Franche-Comté, Ile-de-France, dans le sud-Ouest, le Centre, en Auvergne et Rhône-Alpes jusqu’au Vaucluse (HEMERY in YEATMAN-BERTHELOT, 1991). En revanche elle est d’occurrence moindre en Bretagne et en Camargue ainsi qu’en Corse. Les données issues du baguage indiquent que les oiseaux qui fréquentent la France proviendraient de Scandinavie et de Russie : les oiseaux venant de Norvège hivernant principalement dans le nord-ouest, ceux de Suède dans le sud et le centre et ceux venant de Finlande et de Russie dans le sud-est du pays (DUBOIS et al., 2000).

La fidélité des rassemblements d’oiseaux à leurs quartiers d’hivernage est très variable. Si certains peuvent occuper d’une année à l’autre les mêmes territoires, d’autres, au contraire, peuvent en changer totalement et passer ainsi, d’un hiver à l’autre, du Danemark à la France (HEMERY in YEATMAN-BERTHELOT, 1991).

Ecologie

L’habitat préférentiel du Pinson du Nord en période de nidification est constitué de forêts claires de conifères et de feuillus (essentiellement bouleaux mais également hêtres et aulnes).

Lors de son séjour en France, l’espèce fréquente principalement deux types de milieux:

les hêtraies dans lesquelles il s’alimente de faînes;

les zones agricoles où il recherche particulièrement les chaumes riches en graines (maïs dans le sud-ouest).

Il ne dédaigne toutefois pas les forêts résineuses ainsi que les secteurs plantés d’arbustes à baies. Il recherche également volontiers les mangeoires particulièrement lorsque les chutes de neige l’empêchent de trouver sa nourriture au sol.

Pour former leurs dortoirs parfois constitués d’immenses effectifs, les Pinsons du Nord recherchent un boisement abrité du vent, souvent dans une dépression. Une préférence pour les jeunes plantations de conifères a été constatée (NEWTON, 1985).

Comportement

Le comportement le plus remarquable de l’espèce dans notre pays, concerne la formation d’énormes dortoirs pouvant comporter des dizaines de milliers jusqu’à des millions d’oiseaux. C’est ainsi, par exemple, que le dortoir qui s’est installé à proximité de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques à partir des années soixante (ALBERNY et al., 1965) a atteint voir dépassé les 30 millions d’oiseaux certaines années (DUBOIS et al., 2000).

Le mécanisme de formation de ces dortoirs et le choix des sites restent encore en grande partie obscurs, même si des études indiquent une corrélation entre l’implantation de ces dortoirs et la présence de certaines cultures, notamment celle du maïs (HEMERY & LE TOQUIN, 1975).

Il est toutefois acquis que ces dortoirs assurent plusieurs fonctions (NEWTON, 1985) :

centre d’échange d’informations notamment pour la détection des zones d’alimentation potentielles ;

mécanisme de protection contre la prédation ;

fonction de thermorégulation.

Les oiseaux se nourrissent au sol, en bandes compactes, que GEROUDET (1998) décrit comme une sorte de « tapis roulant » qui se déplace au sol dans un vacarme évoquant celui d’une cascade.

Les premiers migrateurs post-nuptiaux arrivent à la fin du mois de septembre, l’essentiel du passage se déroulant d’octobre à la mi-novembre et pouvant se prolonger au cours de l’hiver lors des grandes vagues de froid. Le passage pré-nuptial se manifeste en mars et jusqu’à la mi-avril. Des oiseaux isolés peuvent exceptionnellement être observés en juin, voire en juillet (record le 14 juillet 1987 en Haute-Marne, DUBOIS et al., 2000). Il s’agit probablement d’oiseaux ayant des problèmes physiques ou physiologiques et qui sont contraints à estiver.

Reproduction et dynamique de population

Aucun cas de reproduction de cette espèce n’a jamais été constaté en France.

L’espèce se reproduit préférentiellement dans des forêts de conifères et de bouleaux, mais ne dédaigne pas les ripisylves. Les Pinsons du Nord recherchent volontiers la proximité des Grives litornes (Turdus pilaris). Le nid est installé dans les arbres entre 3 et 5 m de hauteur. La ponte compte 6 œufs en moyenne (5 à 7) qui sont pondus entre mi-mai et début juillet. La durée d’incubation est d’environ 15 jours et est assurée par la femelle seule. Les poussins séjournent au nid entre 12 et 14 jours.

La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 14 ans (Staav, 1998).

Régime alimentaire

Le Pinson du Nord se nourrit essentiellement d’insectes en période estivale, mais peu également consommer des graines ou des baies. Pendant sa période de présence en France, il montre un attrait particulier pour les faînes de hêtre, mais consomme aussi en abondance les semences de conifères, des baies, des graines de végétaux sauvages ou cultivées. Il fréquente également les friches culturales et les chaumes.

Habitats de l’Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d’être concernés

9110 - Hêtraies du Luzulo-Fagetum (Cor. 41.11)

9120 - Hêtraies acidophiles atlantiques à sous-bois à Ilex et parfois à Taxus (Quercion robori-petraeae ou Ilici-Fagenion (Cor. 41.12)

9130 - Hêtraies du Asperulo-Fagetum (Cor. 41.13)

9140 - Hêtraies subalpines médio-européennes à Acer et Rumex arifolius (Cor. 41.15)

9150 -Hêtraies calcicoles médio-européennes à Cephalanthero-Fagion (Cor. 41.16)

Statut juridique de l’espèce

Espèce protégée (article 1 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite et à l’Annexe III de la Convention de Berne.

Présence de l’espèce dans les espaces protégés

L’espèce étant largement répandue sur tout le territoire français en hivernage, on peut la considérer présente dans la plupart des espaces protégés.

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

Au niveau européen, les effectifs nicheurs sont considérés comme stables avec une population estimée entre 13 et 22 millions de couples (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004).

Dans la zone d’hivernage, il est délicat de formuler des hypothèses sur l’évolution des populations. En effet, le Pinson du Nord est sujet à des déplacements conditionnés notamment par l’abondance des ressources alimentaires et pouvant être renforcés par des hivers rigoureux. C’est ainsi qu’une bonne fructification des hêtres qui se produit environ tous les quatre à cinq ans est susceptible d’engendrer les grands rassemblements mentionnés plus haut (HEMERY in YEATMAN-BERTHELOT, 1991 ; FRANCOIS, 1978).

DUBOIS et al. (2000) font état d’une baisse des effectifs à partir des années 1980, baisse qu’ils attribuent à l’enfouissement précoce des chaumes.

Menaces potentielles

Le réchauffement climatique est susceptible de modifier la répartition du hêtre limitant les potentialités d’alimentation des Pinsons du Nord dans leurs stations méridionales. La nouvelle politique agricole commune et le développement des bio-carburants risquent de faire disparaître les friches culturales très favorables pour l’alimentation hivernale.

Propositions de gestion

En agriculture, on recherchera les pratiques susceptibles de favoriser l’alimentation hivernale des Pinsons du Nord. Le maintien de chaumes à l’issue de la récolte est, par exemple, une gestion à préconiser.

En sylviculture, une gestion en faveur du hêtre, quand elle possible, est préférable aux plantations de résineux.

Etudes et recherches à développer

Cette espèce a fait l’objet d’études récentes sur la formation des dortoirs et le comportement des oiseaux au sein de ces dortoirs. Le changement climatique global devrait modifier à terme sensiblement la présence de l’espèce en France et conduire à sa raréfaction dans ses stations les plus méridionales en liaison avec l’aire de répartition du hêtre, ce qu’il conviendra de suivre avec attention.

Bibliographie

ALBERNY, J.-C., TANGUY LE GAC, J. & VENANT, H. (1965).- Quelques observations sur un dortoir de Pinsons du Nord. Oiseaux de France, 44 : 18-25.

BIRDLIFE INTERNATIONAL (2004).- Birds in Europe : populatrion estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International (BirdLife Conservation Series n°12), 374 p.

DUBOIS, P.J., LE MARECHAL, P., OLIOSO, G. & YESOU, P. (2000).- Inventaire des Oiseaux de France. Nathan/HER, Paris, 397 p.

FRANCOIS, J. (1978).- Pinsons du Nord en Franche-Comté. Falco 13 : 43-46 .

GEROUDET, P; (1998).- Les passereaux d’Europe, Tome 2 : de la Bouscarle aux Bruants. Delachaunx et Niestlé , Paris, 512 p.

HEMERY, G. & LE TOQUIN, A. (1975).- Déterminisme des concentrations de Pinsons du Nord Fringilla montifringilla en relation avec l’évolution de la culture du maïs Zea maïs de 1955 à 1979. C.R. Acad. Sc. (281-D) : 835-838.

NEWTON, I. (1985).- Finches. London, 288 p.

YEATMAN-BERTHELOT, D. (1991).- Atlas des oiseaux de France en hiver. Paris, S.O.F. : 458-459

Source : Cahiers d'habitat Oiseaux; rédacteur de la fiche : Jean-Philippe SIBLET

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