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Buse variable (Buteo buteo)
Fig. 1 - Fabrice Croset
Fig. 1

Populations et aire de reproduction

*Mondiale
La buse variable est une espèce paléarctique, polytypique (7 à 16 sous-espèces), se reproduisant de la Péninsule Ibérique jusqu’au Japon. La sous-espèce nominale Buteo b. buteo occupe la majeure partie du Paléarctique Occidental, mais est progressivement remplacée à l’est de la Pologne par la Buse des steppes Buteo b. vulpinus. Il s’agit du rapace le plus abondant d’Europe, avec probablement près d’un million de couples nicheurs (BirdLife International 2004) ; les plus grosses populations européennes se trouvent en Russie, la France arrivant en seconde position.

*En France
En France, trois sous-espèce sont signalées : Buteo b. buteo, nichant en France continentale ; B. b. arrigonii nichant en Corse ; Buteo b. vulpinus occasionnelle en migration (env. 15 données en France, Dubois et al. 2001). Entre 125 000 et 163 000 couples nicheurs, les plus grosses densités en Franche-Comté, dans le Nord des Alpes et dans le Limousin (Thiollay & Bretagnolle 2004).

*Tendances
Relativement stable en France et en légère augmentation à l’échelle européenne (BirdLife International 2004). En légère augmentation en migration de printemps à l’Escrinet.

Aire d’hivernage

*Mondiale
La Buse variable Buteo b. buteo est un migrateur partiel. Les populations les plus nordiques migrent et vont passer l’hiver dans le sud-ouest de l’Europe, surtout au nord des Pyrénées (Gensbol 2005). Plus on descend au sud et plus le pourcentage de migrateurs est faible ; au Danemark, 40 % des buses variables migrent (Gensbol 2005). Les oiseaux britanniques sont majoritairement sédentaires. Quelques oiseaux vont hiverner jusqu’en Afrique du Nord.
La Buse des Steppes Buteo b. vulpinus est une migratrice au long cours qui hiverne principalement en Afrique de l’est et du sud, mais également en Afrique du Nord, en Turquie et en Iran (Gensbol 2005).

*En France
En hiver, la France reçoit des hivernants provenant d’Europe du Nord (reprises de bague provenant de Suède, Finlande, Danemark, Allemagne, Suisse, Belgique). La population hivernante compterait au moins 200 000 oiseaux, dont 25-30% d’origine étrangère (Dubois et al. 2001).

MIGRATION

Type de vol
Plane souvent, se laisse volontiers porter par les ascendances, évitant au maximum le vol battu en migration : il s’agit d’une espèce qui se concentrera le long des couloirs thermiques et des détroits.

Altitude de vol
Aux Pays-Bas, les mesures d’oiseaux (pas nécessairement en migration) effectuées pour évaluer les risques vis-à-vis de l’aviation indiquent une altitude moyenne de 423 m et un maximum de 675 m (Shamoun-Baranes et al. 2005).
Les altitudes les plus élevées mesurées pour B. b. vulpinus sont atteintes en début d’après-midi et font état d’oiseaux volant à 1000 m au-dessus du sol au niveau du Négev et à 2000 m au niveau de l’Arava, en Israël (Spaar 1995).

Groupes
En migration, souvent seule, parfois par groupes de plusieurs dizaines d’individus, voire plusieurs centaines à Falsterbo (de très gros groupes sont également fréquent pour B. b. vulpinus).

Heure
Ce sont les heures les plus favorables aux ascendances thermiques qui voient passer le plus d’oiseaux : de 10h à 15h à la Montagne de la Serre (Menu 1993).

Vitesse de vol
La Buse des steppes B. b. vulpinus avance à 52 km/h en moyenne en vol glissé, et atteint régulièrement 45 km/h en vol horizontal battu (Bruderer & Boldt 2001) ; dans une ascendance, elle s’élève en moyenne de 2 m/s (Spaar 1995).
La Buse variable de la sous-espèce nominale, plus grosse, est également plus lente : elle ne dépasse guère 43 km/h en vol glissé, et avance en moyenne à 35 km/h en vol battu (Bruderer & Boldt 2001).

Durée et distance
Il s’agit d’une espèce faisant ce que l’on nomme une migration à « saute-mouton » : les populations les plus nordiques migrent en plus forte proportion et sur de plus longues distances.
La distance de migration des buses danoises varie selon l’âge : les jeunes parcourent en moyenne 216 km, contre 160 km pour les adultes (Gensbol 2005). Elle est probablement de l’ordre de 2000 km pour une partie des oiseaux Fennoscandiens.
La Buse des steppes effectue par contre des migrations longues de plusieurs milliers de kilomètres.

Forme de coloration
Les individus de forme très blanche proviennent des pays du Nord de l’Europe. En Suède, de tels oiseaux nichent en proportion élevée dans le sud du pays (Scanie), mais pas dans le Nord.

Âge-ratio
A Falsterbo (Suède), les adultes migrent en moyenne plus tôt que les juvéniles en automne (Kjellen 1992). En outre, les adultes tendent à se sédentariser plus que les juvéniles ; plus les populations sont nordiques, plus la proportion d’adultes à partir en migration sera élevée, comme cela a été constaté en Suède (Kjellen 1999).

Trajet migratoire
La migration concerne surtout les oiseaux scandinaves, venant hiverner en Europe de l’Ouest. Environ 15 000 oiseaux passent chaque automne par Falsterbo, en Suède.
En France, la migration de la Buse variable est beaucoup plus marquée à l’est du pays, principalement sur les sites du Hucel (8 000 individus au printemps; maximum 10 195 au printemps 2009) et de Fort l’Ecluse (10 000 à 17 000 individus à l’automne; maximum 19 125 en automne 2003) ; elles sont par contre de moins en moins nombreuses à franchir les Pyrénées (entre 200 et 300 par an à Organbidexka). Autrefois plus régulière, seuls quelques individus passent à Gibraltar.
Les voies de migration de la Buse des Steppes contournent la mer Noire, principalement à l’Est (200 000 individus par automne) ; elles longent ensuite plus ou moins les côtes de l’est méditeranéen, passant en nombre équivalent (200 000) à Eilat.

Passage postnuptial
Il s’effectue de la fin août à la fin novembre, voire mi-décembre ; le passage semble plus précoce dans l’est du pays que dans le massif Central : à la montagne de la Serre, il présente deux pics très marqués : le premier centré sur le 22 octobre, le second sur le 6 novembre (Menu 1993) ; aux Conches, Ain, la médiane du passage se trouve autour du 19 octobre (P. Crouzier in litt).

Passage prénuptial
Il débute en février et s’achève mi-mai. Le pic a lieu lors de la 2ème décade de mars le long de la vallée du Rhône et dans les Alpes.

Records journalier
-le record journalier au défilé de l'Ecluse est de 3207 ind. le 15/10/2003, consécutif à un blocage, année record pour l'espèce avec 19125 ind. Sur ce site de migration il y a parfois plusieurs jours par automne avec plus de mille Buses. Ainsi, il y avait plusieurs totaux journaliers importants en 2010: 11 octobre (874), 12 octobre (1377), 13 octobre (1177) et 15 octobre (1051) ! En 2008, les Buses étaient également très nombreuses au défilé de l'Ecluse: 9 octobre (1508), 10 octobre (1164), 17 octobre (944), 18 octobre (1036) et 19 octobre (944). En 2007, il y avait également une journée avec plus de mille Buses: 7 octobre (1048). 

-981 le 27 octobre 1990 aux Conches, Ceyzeriat, Ain

Statut juridique

Espèce protégée.
UICN : Préoccupation mineure (LC).

Menaces liées à l’homme

Plus des deux-tiers des reprises d’oiseaux bagués en Grande-Bretagne indiquent une mortalité liée à l’homme (Wernham et al. 2002). La capture et la destruction volontaire de cette espèce protégée demeure une cause importante de mortalité (21% des reprises de buses baguées en Grande-Bretagne).

Bibliographie

BirdLife International. 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International.
Bruderer, B. & Boldt, A. 2001. Flight characteristics of birds : 1. radar measurements of speeds. Ibis 143: 178-204.
Dubois, P.-J., Le Maréchal, P., Olioso, G. & Yésou, P. (2001). Inventaire des Oiseaux de France. Nathan, Paris.
Gensbol, B. 2005. Guide des rapaces diurnes d’Europe, Afrique du Nord et Moyen Orient. Delachaux et Niestlé, Paris.
Kjellen, N. 1992. Differential Timing of Autumn Migration between Sex and Age Groups in Raptors at Falsterbo, Sweden. Ornis Scandinavica, 23, (4): 420-434
Kjellen, N. 1999. Different migration strategies among Swedish Common Buzzards Buteo buteo revealed by the proportion of white birds. Ornis Svecica 9(1-2):11-18.
Menu, S. 1993. La migration postnuptiale des oiseaux à la montagne de la Serre : 1986-1992. LPO Auvergne.
Shamoun-Baranes, J., Sierdsema, H., Van Loon, E., Van Gasteren, H., Bouten, W., Sluiter, F. 2005. Linking horizontal and vertical models to predict 3D+ time distribution of bird densities. International bird strike committee. Athens, 23-27 May 2005
Spaar, R. 1995. Flight behavior of steppe buzzards (Buteo buteo vulpinus) during spring migration in southern Israel: A tracking-radar study. Israel Journal of Zoology 41(3) : 489-500.
Thiollay, J.M. & Bretagnolle, V. (2004).- Rapaces nicheurs de France, Distribution, effectifs et conservation. Delachaux et Niestlé, Paris, 176 p.
Wernham, C., Toms, M., Marchant, J., Clark, J., Siriwardena, G. & Baillie, S. 2002. The Migration Atlas.
Movements of the birds of Britain and Ireland. British trust for Ornithology. London.

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