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Aux origines de la migration

Des stratégies de migration se sont développées indépendamment chez différents groupes animaux : oiseaux, mammifères, poissons, reptiles (par exemple les tortues de mer), amphibiens, insectes et invertébrés marins. Partout, sur Terre, des oiseaux migrent et on estime à cinq milliards le nombre d'oiseaux européens hivernant au sud du Sahara chaque année ! Qu'ils migrent du Canada à l'Amérique du Sud, du Pôle nord à l'Antarctique, au travers des océans ou de la Scandinavie aux tropiques, ces voyages sont une question de survie pour les oiseaux.

Migrer : une réponse au manque de ressources alimentaires

Circaète Jean-le-Blnac C. AussaguelSi les migrations d'oiseaux sont liées à des changements de saison, ce n’est pas directement le froid qui pousse les oiseaux au départ, le nombre de plumes entre les espèces sédentaires et migratrices variant peu. La migration est d'abord une adaptation à un manque de ressources alimentaires, dans les régions où une saison hostile survient. Elle entraîne alors la disparition des proies ou des végétaux dont les oiseaux dépendent pour survivre. Sous nos contrées, la disparition des arthropodes et en particulier des insectes contraint ainsi toutes les espèces strictement insectivores comme les hirondelles à migrer. Mais de la même façon, des espèces nichant dans la savane africaine migrent plus au sud quand arrive la période de sécheresse, tandis que les albatros migrent également au travers des océans dans le sillage du plancton.

Les oiseaux migrateurs exploitent ainsi dans les contrées où ils nichent les ressources alimentaires à leur maximum d’abondance et évitent les périodes de pénurie en gagnant durant la mauvaise saison des régions leur permettant de subsister. Plus le régime alimentaire des espèces est spécialisé, plus il leur est difficile de trouver une zone d'accueil favorable. Ainsi les étourneaux sansonnets européens ne dépassent pas le bassin méditerranéen lors de leur migration d'automne, tandis que le coucou gris doit rejoindre les savanes arborées africaines. 

La migration peut également être directement liée aux modifications climatiques, le froid rendant inaccessible les ressources alimentaires pourtant encore présentes. : le gel des lacs en Europe du Nord contraint par exemple les plongeons, qui se nourrissent de poissons, à venir hiverner sur les côtes méditerranéennes.

Mais pourquoi les oiseaux remontent-ils au printemps ? 

Huppe fasciée, insectivore F_CrosetLes habitats boréaux, en été, présentent un avantage particulier : un ensoleillement presque permanent, qui permet de capturer des insectes à n’importe quelle heure et une explosion saisonnière qualitative et quantitative des ressources. Dans nos régions, comme dans toutes celles présentant une alternance de saison, l’émergence des insectes au printemps engendre ainsi une densité et une diversité de ressources alimentaires exceptionnelles. Même si ces territoires sont inhospitaliers en hiver, ils constituent donc un habitat estival privilégié pour assurer la reproduction dans les meilleures conditions. 

La compétition entre également en compte dans les raisons de la migration. On a pu observer que sur les sites d’hivernage, les populations d’espèces indigènes (nichant sur place) ont une période de reproduction plus étalée que celles présentes dans des secteurs ne recevant pas de migrateurs hivernants (Yom-Tov & Geffen 2002) : cela signifie que si les oiseaux migrateurs demeuraient sur leurs zones d'hivernage pour y assurer leur reproduction, la compétition pour les ressources alimentaires durant cette période serait forte et limiterait la réussite de la reproduction de l'ensemble des espèces.

Pourquoi toutes les espèces ou toutes les populations d’oiseaux ne migrent-elles pas ?

Il est logique que les espèces dont le régime alimentaire leur permet de trouver de quoi subsister durant l'hiver n'entament pas un périple migratoire risqué et aléatoire, duquel en moyenne un oiseau sur deux ne reviendra pas. Ainsi le moineau friquet, espèce granivore, demeure dans la même aire géographique toute l'année, excepté dans les régions les plus septentrionales où les ressources végétales deviennent inacessibles car recouvertes de neige ou de gel. D'autres espèces pourtant insectivores en été comme la mésange charbonnière peuvent également être sédentaires, car elles modifient leur régime alimentaire et consomment des ressources végétales durant l'hiver.

Mais au sein d'une espèce et d'une région données, certaines populations sont migratrices et d'autres sédentaires, ce phénomène étant plus difficile à appréhender. Quelle est alors la meilleure stratégie : migrer pour rejoindre des contrées offrant des ressources alimentaires abondantes et variées, ou rester et affronter l'hiver mais disposer dès l'arrivée du printemps des meilleurs sites de nidification ? Chez ces espèces migratrices partielles, le résultat de cette balance dépend notamment de la nature de l’habitat. Dans une région à habitats instables, de piètre qualité, la fidélité des oiseaux à leur site de nidification est faible et le comportement migratoire est favorisé, le gain obtenu par le choix plus précoce d’un territoire ne faisant pas le poids face au gain de survie obtenu par la migration (Alerstam & Enckell 1979).

Mésange bleue F_Croset

A quand remonte l'apparition du phénomène migratoire chez les oiseaux ?

Les connaissances actuelles ne permettent pas d'apporter une réponse claire à cette interrogation, mais l'hypothèse la plus probable est liée à la climatologie. Lors des périodes de froid et d'avancée des glaciers au cours des âges, les oiseaux poussés par la faim se seraient déplacés progressivement plus au sud et auraient ainsi modifié leur aire de répartition. Le changement d'ère ou d'âge glaciaire, aurait par la suite entraîné une recolonisation des territoires perdus. Les schémas de migration actuels ont probablement émergé lors de la dernière période postglaciaire, il y a environ 10 000 ans. On pense par exemple que le traquet motteux, qui niche jusqu'au Groënland et en Alaska et migre au-delà du Sahara, a jadis été repoussé par les glaces jusque là. D'une certaine façon, l'espèce reste fidèle à son ancien territoire.

Au cours de l’évolution, le phénomène migratoire s’avère très plastique : il apparaît, disparaît, réapparaît depuis le dernier âge de glace ; au sein d’un même genre, on trouve des espèces migratrices au long cours, d’autres sédentaires. Au sein d’une même population, on peut trouver des individus migrateurs et d’autres non. Il est toutefois connu que certains genres ont plus d’aptitudes génétiques à entreprendre une migration que d’autres, même si certains membres de ces genres sont sédentaires du fait de leur aire de répartition plus méridionale ou tropicale.

Aux origine de la migration : de nouveau éléments

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